La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a révélé lundi qu'elle avait prévenu récemment la chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi, élue députée lors des dernières élections partielles, que la démocratie «ce n'est pas facile».

Hillary Clinton, une ancienne Première Dame et sénatrice qui a manqué de peu l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008, a rendu hommage à la Birmane lundi à la première américaine du film qui lui est consacré: The Lady, du réalisateur français Luc Besson.

«Au cours d'une de nos récentes conversations téléphoniques, je lui ai dit qu'elle passait du statut d'icône à celui de politicienne. Pour avoir, d'une certaine façon, fait le même chemin je sais que ce n'est pas facile», a déclaré Mme Clinton.

«Maintenant vous allez au Parlement et vous commencez à faire des compromis, car la démocratie ce n'est rien d'autre que ça. Et ce n'est pas un gros mot», a ajouté la diplomate lors de cette diffusion du film.

Hillary Clinton a dit à Aung San Suu Kyi qu'elle allait «devoir travailler avec d'autres gens dont certains avec qui elle est profondément en désaccord».

«Mais cela fait partie de votre engagement vis-à-vis d'une procédure démocratique, même quand elle est aussi fragile que celle que les responsables et le peuple birmans sont en train d'expérimenter», a-t-elle ajouté.

Dans The Lady, Luc Besson rend hommage à l'icône de l'opposition birmane et prix Nobel de la Paix 1991 sous les traits de Michelle Yeoh.

Du destin singulier de la «prisonnière de Rangoon», assignée à résidence jusqu'en juin 2010 par la junte, Luc Besson fait un résumé de plus de deux heures qui schématise les arcanes de la politique birmane pour se recentrer sur l'histoire dans l'histoire, celle du couple et de la famille que Mme Suu Kyi formait avec son mari britannique Mickael Aris et leurs deux fils, Kim et Alexander.

Les États-Unis se sont récemment engagés à alléger les restrictions pesant sur les investissements vers la Birmanie et à nommer rapidement un ambassadeur dans ce pays, pour encourager le gouvernement birman dans la voie qui l'a amené à organiser des élections partielles considérées comme un test de la sincérité de la politique de réformes du nouveau régime et qui ont été unanimement saluées par la communauté internationale.