Une centaine de personnes ont manifesté samedi à Bangkok pour la deuxième journée consécutive pour dénoncer les lois qui protègent l'image de la monarchie thaïlandaise, objet d'un débat public désormais constant.

La récente condamnation d'un grand-père à vingt ans de prison a déclenché des échanges parfois violents sur les réseaux sociaux autour d'un texte dénoncé par la communauté internationale.

Ampon Tangnoppakul, 61 ans, a été condamné pour avoir envoyé en mai 2010 quatre SMS jugés insultants pour la monarchie au secrétaire du premier ministre de l'époque, Abhisit Vejjajiva.

Une centaine de personnes, essentiellement vêtues de noir, ont participé à «la marche du courage», selon un photographe de l'AFP, soit autant que la veille devant la cour criminelle de la capitale.

«La loi contre la lèse-majesté a créé une atmosphère de peur en Thaïlande», a dénoncé Kwanravee Wangudom, un organisateur, qualifiant la législation d'«outil politique».

La famille royale n'a aucun rôle politique officiel en Thaïlande, mais elle demeure un sujet extrêmement sensible. Le roi, âgé de 84 ans, jouit auprès de certains de ses sujets d'un statut de demi-dieu. Sa succession n'est jamais évoquée publiquement.

Le porte-parole du Haut commissariat des Nations aux droits de l'Homme a demandé vendredi à Bangkok de modifier ces lois, jugeant que les récents verdicts avaient un «effet glacial» sur la liberté d'expression.

Jeudi, Joe Wichai Commart Gordon, Américain d'origine thaïlandaise, a été condamné à 30 mois de prison pour avoir traduit en thaï, depuis les États-Unis, une biographie interdite du roi avant de la poster sur son site.