L'ancien premier ministre thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra, dont la soeur dirige le gouvernement depuis cinq mois, ne fait pas partie des amnistiés bénéficiant tous les ans en décembre de cette mesure, à l'occasion de l'anniversaire du roi de Thaïlande, a indiqué dimanche le responsable des prisons.

Des informations de presse parues en novembre prêtaient au gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur cadette de Thaksin entrée en fonction en août, le projet d'effacer sa condamnation via un décret d'amnistie, et de permettre ainsi son retour.

Cette rumeur avait provoqué la colère de l'opposition et du mouvement royaliste et anti-Thaksin des «chemises jaunes», avant d'être démentie par le gouvernement.

Quelque 22 000 condamnés thaïlandais vont bénéficier de cette amnistie, qui entre en vigueur dimanche, à la veille des 84 ans du roi Bhumibol Adulyadej. Mais la liste des amnistiés ne comprend pas Thaksin Shinawatra, a déclaré à l'AFP le chef de l'administration pénitentiaire, Suchart Wongananchai.

Comme lors des années passées, ce pardon royal ne peut s'appliquer qu'aux personnes ayant passé du temps en prison.

Thaksin, renversé par un coup d'État en 2005, vit à l'étranger pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour malversations financières.

La Thaïlande est profondément divisée entre les masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, pour la plupart fidèles à Thaksin, et les élites de la capitale -- armée, magistrats, hauts fonctionnaires -- gravitant autour du palais royal, qui lui sont très hostiles.

L'ex-magnat des télécommunications demeure la personnalité politique à la fois la plus haïe et la plus adulée du royaume.

Le gouvernement thaïlandais a en revanche indiqué vendredi que l'homme récupèrerait «très bientôt» son passeport, retiré en 2009.