L'ONU a déploré lundi la faible mobilisation internationale en faveur des victimes des inondations de cette année au Pakistan, alors que trois millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence.

Le pays, inondé pour la deuxième année consécutive, est de plus en plus isolé diplomatiquement au niveau international, notamment depuis mai dernier et la découverte sur son territoire du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, tué par un raid américain dans le nord du pays.

«Les inondations actuelles et leurs conséquences humanitaires n'ont pas encore suscité l'intérêt, l'attention du monde», a déploré Ramiro Lopes da Silva, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.

Or, «sans ressources, nous ne pouvons rien faire», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse dans la capitale Islamabad, après avoir visité les régions inondées du sud. Selon lui, trois millions de Pakistanais ont besoin de nourriture en urgence.

Les Nations unies et le gouvernement pakistanais avaient lancé le 18 septembre un appel aux dons, estimant à 357 millions de dollars les besoins d'aide d'urgence à la suite de ces nouvelles inondations catastrophiques. L'ONU avait ensuite indiqué que seul le Japon avait répondu à cet appel en s'engageant à donner 10 millions de dollars.

«Les fonds n'arrivent pas aussi vite et aussi abondamment que pour les inondations de l'an dernier», a ajouté M. Lopes da Silva, en soulignant que les donateurs étaient actuellement sollicités pour d'autres catastrophes humanitaires à travers le monde.

Plus de sept millions de personnes sont touchées par ces inondations qui sont parfois pires que l'an dernier dans certaines parties de la province du Sind (sud), et le Pakistan ne peut financer qu'environ un tiers de l'aide d'urgence nécessaire, avaient indiqué à la mi-septembre l'ONU et Islamabad.

Les inondations de l'an dernier, les pires que le pays n'ait jamais connus, avaient laissé 21 millions de personnes dans le besoin. Déjà accusé d'inaction et de mauvaise utilisation de l'aide fournie lors de cette catastrophe, le gouvernement pakistanais a également été critiqué pour ne pas avoir pris de mesures visant à éviter de nouvelles inondations cette année.