Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a demandé lundi aux États-Unis de revenir sur leur décision de moderniser les chasseurs F-16 taïwanais lors d'une rencontre avec son homologue Hillary Clinton, a-t-on appris d'un responsable américain.

M. Yang a exprimé de «fortes protestations» à propos de cette décision et a demandé à «l'administration Obama de revenir» sur celle-ci, a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.

Le même responsable a indiqué que Pékin avait menacé de rompre certains échanges militaires lors d'autres entretiens avec les autorités américaines.

Si le contrat des F-16 n'est pas annulé, les Chinois «ont averti qu'ils suspendraient, annuleraient ou reporteraient une série d'échanges entre les militaires des deux pays», a rapporté ce responsable.

Pékin avait suspendu les échanges avec l'armée américaine pendant un an en 2010 à la suite de l'annonce d'un contrat d'armement de 6 milliards de dollars entre les États-Unis et Taïwan.

Le Pentagone a informé mercredi le Congrès de son accord pour la modernisation de quelque 146 F16 A/B de l'armée de l'air taïwanaise, comprenant de nouveaux équipements, du soutien logistique et de la formation.

L'annonce de l'accord a provoqué un tollé à Pékin où l'ambassadeur des États-Unis a été convoqué tard mercredi au ministère chinois des Affaires étrangères. La Chine a estimé que l'accord allait «saper les relations bilatérales» entre Washington et Pékin.

M. Yang avait déjà appelé en marge de l'Assemblée générale de l'ONU les Américains à revenir sur leur décision, tandis que le ministère de la Défense chinois avait exprimé «sa vive indignation» et «condamné fermement cette grave ingérence dans les affaires intérieures de la Chine qui sape la souveraineté et la sécurité nationales».

De leur côté, plusieurs élus américains avaient eux aussi critiqué cet accord, jugeant que les États-Unis auraient dû vendre des F-16 neufs à Taïwan et que l'administration Obama avait capitulé devant la Chine.