Amnesty International a demandé à l'Union européenne de sortir de son attentisme et de soutenir l'idée d'une enquête pour crimes contre l'humanité qui auraient été commis par le régime birman.

Le gouvernement birman «continue de violer massivement les droits de l'homme» quatre ans après la répression brutale par la junte d'un mouvement de contestation dirigé par les bonzes, la «révolution de safran», a dit Benjamin Zawacki, chercheur spécialisé sur la Birmanie à Amnesty.

Dans un article publié vendredi dans le magazine en ligne d'exilés birmans Irrawaddy, il déclare que des informations en provenance de régions habitées par des minorités ethniques suggèrent que 50 000 personnes pourraient avoir été chassées de chez elles par les conflits entre le gouvernement et les minorités Shan et Kachin et que les violations des droits de l'homme se sont poursuivies sous le régime parvenu au pouvoir à l'issue des élections controversées de novembre dernier.

L'article demande à l'UE et à ses États membres de soutenir la création d'une commission d'enquête de l'ONU pour crimes contre l'humanité.

«Attendre et voir -- ce que le gouvernement va faire avant les élections, comment les élections vont se dérouler, si le nouveau gouvernement va procéder à des changements -- telle est l'attitude irresponsable» qui prévaut dans la communauté internationale, y compris l'UE, a-t-il dit.

Amnesty se félicite que douze pays de l'UE aient apporté leur soutien à la formation d'une commission d'enquête, mais regrette que l'UE en tant que telle et des pays membres influents comme l'Allemagne, l'Italie ou la Suède n'aient pas apporté un soutien public à l'initiative.