Au moins 35 personnes, dont deux étrangers, ont été tuées samedi soir en Chine lorsqu'un train à grande vitesse, immobilisé, a été percuté à l'arrière par un autre convoi qui a fait tomber quatre wagons d'un viaduc, a annoncé l'agence Chine nouvelle.

Le train à grande vitesse était à l'arrêt en raison d'une coupure de courant due à la foudre qui venait de frapper la voie. Il a alors été violemment heurté par un second convoi qui le suivait et a déraillé, a ajouté Chine nouvelle, selon qui 210 passagers ont également été blessés.

Quatre voitures du TGV ont alors basculé du viaduc après avoir été poussées par le second train.

Le ministre des Transports ferroviaires, Sheng Guangzu, a ordonné «une enquête approfondie» sur les causes de l'accident qui s'est produit vers 20h27 (12h27 GMT) dans la ville de Wenzhou, dans la province orientale de Zhejiang, selon l'agence.

Le bilan s'est alourdi à 35 morts après que des passagers eurent succombé à leurs blessures à l'hôpital, a indiqué Chine nouvelle. Deux étrangers figurent parmi les morts, selon la même source.

Selon l'agence, le train immobilisé avait été directement atteint par la foudre, tandis que d'autres médias ont indiqué que celle-ci avait frappé la voie. Chaque wagon avait une capacité d'une centaine de passagers, a indiqué l'agence.

Une photo mise en ligne sur des comptes de miniblogueurs chinois montre un wagon à la verticale entre la plate-forme du viaduc et le sol, une dizaine de mètres en contrebas. Le second wagon gît dans sa totalité au sol et des sauveteurs s'activent au-dessus.

Sur d'autres clichés, on peut voir les secours en train d'évacuer des victimes d'un autre wagon fortement endommagé.

L'accident, qui s'est produit moins d'un mois après l'inauguration en grande pompe du train à grande vitesse reliant Pékin à Shanghai (1.300 km), pose une nouvelle fois, selon les médias, la question de la fiabilité du réseau TGV en Chine.

Celui-ci est en plein essor et doit passer de 8358 km à plus de 13 000 km en 2012 et à 16 000 km en 2020.

La construction rapide du réseau, à coups de lourds investissements -700 milliards de yuans (77 milliards d'euros) l'an passé- a fait l'objet de versements de pots-de-vin à des responsables du programme supervisé par le ministre des Chemins de fer chinois, Liu Zhijun, dénoncés par le Bureau national d'audit.

Le ministre, visé par une enquête pour de «graves violations disciplinaires», a été révoqué en février. Il aurait touché des pots-de-vin pour une somme dépassant 800 millions de yuans (88 millions d'euros), selon la presse officielle, pour laquelle ces révélations portent également atteinte à la sécurité des transports ferroviaires en Chine.

En avril 2008, 72 personnes avaient trouvé la mort et plus de 400 avaient été blessées lorsqu'un train était entré en collision avec un autre convoi qui venait de dérailler, quelques mois avant l'ouverture des Jeux olympiques.