Un train de passagers a déraillé dimanche dans le nord de l'Inde à 150 km de la ville de Lucknow (Uttar Pradesh) et quinze voitures du train se sont renversées, faisant au moins 35 morts et 100 blessés, selon un nouveau bilan obtenu auprès des chemins de fer indiens.

Par AFP Sharat PRADHAN

LUCKNOW - Les équipes de secours aidées de chiens pisteurs poursuivaient leurs recherches de corps et de survivants éventuels dans les décombres de deux trains indiens qui ont déraillé dimanche, faisant au moins 69 morts, dont deux Suédois, et 200 blessés.

Une dizaine de compartiments d'un train express bondé sont sortis des rails dans l'État de l'Uttar Pradesh (nord) tandis qu'un autre train a déraillé après l'explosion présumée d'une bombe dans l'État de l'Assam (nord-est), en proie à des violences séparatistes.

Dans le premier accident, la puissance du déraillement a été telle que certaines voitures se sont empilées les unes sur les autres, rendant le travail des sauveteurs en quête de survivants extrêmement difficile.

Soixante-neuf passagers ont été tués, a indiqué à l'AFP un responsable local, A.K. Pathak, présent sur les lieux de l'accident situé à 150 km au sud de la capitale de l'Uttar Pradesh, Lucknow. Environ 100 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

Attentat contre un autre train

Plus tard dimanche, au moins 100 passagers ont été blessés, dont 20 grièvement, dans le déraillement du train express Guwahati-Puri, dans l'Assam, provoqué par une bombe placée sur les rails par des rebelles, selon la police.

La police a indiqué qu'elle soupçonnait le Front national démocratique du Bodoland (NDFB), un groupe séparatiste tribal, d'avoir posé une bombe ayant provoqué le déraillement de quatre wagons.

Le train express approchait Ghograpara, à environ 70 km de la principale ville de l'Assam, Guwahati, lorsqu'il a apparemment été touché par une puissante explosion.

«Il y a eu une forte détonation et ça a été un chaos total peu après», a raconté par téléphone à l'AFP un passager, Jiten Das.

«Le compartiment dans lequel j'étais est sorti des rails et il est tombé dans une zone marécageuse avec de l'eau montant jusqu'à la taille. Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à sortir. Je me suis coupé à la tête et aux bras et je suis blessé au torse», a-t-il témoigné.

Le ministre en chef du gouvernement local de l'Assam, Tarun Gogoi a indiqué à l'AFP que des membres des forces de sécurité avaient été déployés dans «des sites vulnérables pour contrecarrer les attaques de rebelles».

Dans l'Uttar Pradesh, deux ressortissants suédois figurent parmi les personnes tuées dans l'accident du Kalka Mail, qui reliait Howrah, la principale gare desservant Calcutta, à New Delhi. Un autre Suédois a été hospitalisé, ont indiqué les autorités locales.

Le train transportait environ un millier de personnes et une dizaine de voitures ont déraillé alors que le convoi roulait quasiment à la vitesse maximum de 108 km/h, selon l'agence Press Trust of India (PTI).

«Nous étions assis à notre place lorsque soudain tout a basculé», a raconté un passager à la chaîne de télévision CNN-IBN news channel. «Lorsque le train s'est arrêté, nous avons brisé la vitre de la fenêtre pour sauter sur la voie», a-t-il ajouté.

Le premier ministre Manmohan Singh a exprimé dans un communiqué «sa profonde douleur et son émotion en raison de la perte en vies humaines» et s'est engagé à tout mettre en oeuvre pour porter secours aux victimes.

Le réseau ferré indien, géré par l'État, transporte 18,5 millions de personnes chaque jour et reste le principal moyen de transport longue distance dans ce vaste pays. Chaque année, on recense quelque 300 accidents.

Jeudi, dans la même région, 38 personnes ont trouvé la mort dans une collision entre un train et un autocar ramenant les invités d'un mariage sur un passage à niveau non surveillé.

Le plus grave accident ferroviaire jamais recensé en Inde s'était produit en 1981, lorsqu'un train avait chuté dans un cours d'eau, dans l'État oriental du Bihar, faisant environ 800 morts.