Le dalaï-lama a officiellement renoncé à ses fonctions politiques, mais il restera le symbole du mouvement tibétain, a annoncé lundi un porte-parole du chef spirituel des Tibétains en exil.

Le dalaï-lama, âgé de 75 ans, avait annoncé en mars son intention de se décharger de ses fonctions politiques, sans renoncer à son rôle de chef spirituel, et de transmettre ses fonctions officielles à un nouveau premier ministre au pouvoir élargi.

En avril, un juriste de 43 ans, Lobsang Sangay, a été élu premier ministre du gouvernement tibétain en exil, avec la tâche délicate d'endosser le rôle politique incarné pendant des décennies par le dalaï-lama.

Cette transition politique va donner au nouveau premier ministre élu une position beaucoup plus en vue que celle de ses prédécesseurs.

«C'est un moment vraiment historique. Il (le dalaï-lama) sera toujours le chef religieux et le symbole de l'unité tibétaine, mais il a formellement transmis son rôle politique», a déclaré à l'AFP un porte-parole du moine bouddhiste, Tempa Tsering.

Le dalaï-lama a signé des amendements à la Constitution du gouvernement tibétain en exil au cours du week-end pour mettre officiellement un terme à son rôle politique, a ajouté ce porte-parole.

«C'était son dernier acte politique», a-t-il souligné.

Le prix Nobel de la paix occupera désormais son temps «à oeuvrer davantage pour promouvoir les valeurs humaines et le travail pour une meilleure compréhension inter-religieuse», a ajouté Tempa Tsering.

L'idée du dalaï-lama de remettre ses pouvoirs politiques à une figure élue reflète l'inquiétude sur la façon de poursuivre la lutte pour les droits des Tibétains, qui fut uniquement incarnée par le prix Nobel de la paix depuis qu'il a fui Lhassa en 1959 à la suite d'un soulèvement anti-chinois.

Certains craignent que leur combat ne tombe dans l'oubli à la mort du dalaï-lama, qui incarne aux yeux de l'Occident la cause des Tibétains.