La Cour suprême indienne a autorisé lundi que certains patients sans espoir de guérison puissent être débranchés, dans un jugement qui permet ainsi pour la première fois en Inde «l'euthanasie passive».    

Ce jugement intervient dans le cadre de l'affaire Aruna Shanbaug. Cette infirmière est dans un état végétatif dans un hôpital de Bombay depuis 37 ans, après avoir été violée et étranglée sur son lieu de travail.

Pinki Virani, journaliste et ami de la victime, réclame en justice depuis 1999 qu'on cesse de la nourrir afin de la laisser mourir dans la dignité.

Mais la Cour suprême, qui est le plus haut niveau de la justice, a rejeté cette demande, estimant que Pinki Virani n'avait aucun droit de réclamer cela pour le compte de Aruna Shanbaug.

Les docteurs et infirmières peuvent cependant proposer que l'on débranche l'assistance respiratoire et cette demande devra alors être examinée par la justice, a indiqué la Cour suprême dans un jugement très complexe.

«L'euthanasie active est illégale. L'euthanasie passive est autorisée, mais doit être effectuée sous la supervision de la Haute Cour», ont écrit les juges.

«La mort peut être autorisée dans certaines conditions, seulement si elle intervient lorsqu'on retire l'assistance respiratoire et alimentaire», a déclaré devant la presse Shubhangi Tulli, l'avocat de M. Virani, devant la Cour suprême.

«C'est aux médecins de décider si l'euthanasie passive est possible», a-t-il ajouté.