Trente-neuf ans après l'avoir quittée enfant, le président américain Barack Obama s'est déclaré «vraiment heureux» de revenir mardi en Indonésie pour une visite qui risque d'être écourtée par les nuages de cendres émis par le volcan Merapi.

«C'est merveilleux d'être de retour ici!», s'est réjoui M. Obama deux heures après avoir posé le pied à Jakarta, la ville où il a vécu quatre ans à la fin des années 1960.

Il a toutefois reconnu avoir été «un peu désorienté» en apercevant les gratte-ciels qui s'élèvent le long des avenues autrefois tranquilles de l'immense et bruyante capitale.

«Bienvenue à la maison!», «Barry revient chez lui», avait salué la presse mardi matin, dans l'attente de cette visite tant attendue et reportée à deux reprises depuis le début de l'année.

Prévu pour durer une vingtaine d'heures, le séjour de M. Obama pourrait être encore plus court à cause du Merapi, toujours en éruption à plus de 400 kilomètres de la capitale indonésienne.

«Il sera probablement nécessaire que nous quittions l'Indonésie avec plusieurs heures d'avance sur l'heure prévue demain à cause des risques liés aux cendres volcaniques», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, à bord d'Air Force One.

M. Obama doit se rendre en Corée du Sud pour participer au sommet du G20.

En attendant de retrouver à Séoul son homologue indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, il a signé avec lui un accord de «partenariat global» qui scelle «les relations fructueuses» entre les deux grandes démocraties.

Cet accord vise à renforcer la coopération dans les domaines de la sécurité, un enjeu clé pour les États-Unis en raison de la situation stratégique de l'Indonésie, mais aussi du commerce, de la lutte contre la déforestation ou des échanges universitaires.

Avec ce partenariat, l'Indonésie cherche à construire avec les États-Unis une «relation d'égal à égal», lui permettant d'affirmer sa place de première puissance économique d'Asie du sud-est et de membre du G20.

Peuplé de 240 millions d'habitants et riche en matières premières, le pays peut se montrer exigeant car il est courtisé de toutes parts, notamment par la Chine, décidée à y investir des dizaines de milliards de dollars dans les infrastructures, l'énergie ou les mines.

En raison de la brièveté de sa visite, M. Obama n'a pas le temps de montrer à son épouse Michelle la maison et les deux écoles qu'il a fréquentées entre les âges de 6 et 10 ans. Mais il devait croiser d'anciens camarades extrêmement fiers d'avoir «joué au foot» ou «coursé des poulets» avec le jeune «Barry», son surnom à l'époque.

Le programme initial prévoyait que M. Obama visite mercredi matin l'immense mosquée de Jakarta, un geste apprécié dans le pays comptant le plus de musulmans au monde.

Ensuite, il devait de nouveau plaider, dans un discours, pour des relations plus fraternelles entre son pays et le monde musulman. «Nous n'avons pas complètement éliminé certains malentendus qui existent depuis longtemps mais nous pensons être sur la bonne voie», a-t-il estimé, plus d'un an après le discours du Caire destiné à «rompre le cycle de méfiance».

Le président américain n'a pas manqué d'exprimer sa solidarité avec les Indonésiens endeuillés par deux catastrophes naturelles - un tsunami et l'éruption du Merapi - qui ont causé la mort de plus de 500 morts et fait des dizaines de milliers de sans-abri.