Les États-Unis vont suspendre leur aide militaire aux unités de l'armée pakistanaise soupçonnées d'avoir tué des prisonniers et des civils sans défense, a annoncé vendredi le porte-parole du département d'État.

«Nous ne soutenons pas des unités lorsque nous avons des inquiétudes crédibles au sujet (du respect) des droits de l'homme», a expliqué Philip Crowley.

Washington a demandé une enquête à l'armée pakistanaise, et «nous nous sommes assurés que nous ne soutiendrions pas des unités au sujet desquelles nous aurons des informations crédibles», a-t-il poursuivi.

Le nombre d'unités concernées «est relativement faible», a-t-il précisé.

Cette décision est en conformité avec la loi américaine qui interdit de fournir armes et entraînement à des militaires étrangers soupçonnées de graves violations des droits de l'homme, a-t-il expliqué.

Les agissements de l'armée pakistanaise font l'objet d'une surveillance particulière des organisations internationales de défense des droits de l'homme depuis l'apparition d'une vidéo dans laquelle on voit des hommes portant l'uniforme de l'armée pakistanaise exécuter six jeunes hommes en civil.

Des informations concernant des exécutions sommaires circulent depuis des mois, et la décision de retirer l'aide signifie que l'administration américaine prend la chose au sérieux.

Cette décision intervient alors même que les États-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle aide militaire de 2 milliards de dollars sur 4 ans à l'armée pakistanaise.

Elle risque aussi de tendre les relations déjà difficiles entre les deux alliés, au moment où les dirigeants américains essaient déjà d'apaiser les autorités pakistanaises à propos d'un raid d'hélicoptères de l'Otan ayant franchi la frontière depuis l'Afghanistan, qui a fait deux morts parmi les soldats pakistanais.

Le général Ashfaq Kayani, le puissant chef de l'armée pakistanaise, a ordonné aux troupes de traiter correctement leurs prisonniers et a ordonné une enquête sur les accusations d'exécutions sommaires.