Le bilan du gigantesque incendie qui a ravagé jeudi soir l'un des quartiers les plus densément peuplés de la capitale du Bangaldesh, Dacca, pourrait encore s'alourdir après la découverte d'au moins 116 corps, ont prévenu vendredi les autorités.

Samedi a été décrétée journée de deuil national, a annoncé l'attaché de presse du premier ministre, Amul Kalam Azad.

L'incendie s'est propagé jeudi pendant trois heures à des immeubles d'habitation de plusieurs étages et a pris au piège des centaines d'habitants de Kayettuli, dans le quartier historique de Dacca.

«Au moins 116 personnes sont mortes et les secours découvrent encore de nouveaux corps», a déclaré à l'AFP un responsable du district, Muhibul Haque. Un précédent bilan faisait état de 108 morts et d'une centaine de blessés, victimes de graves brûlures ou intoxiquées par des fumées.

Selon le chef des pompiers, Abu Nayeem, la tragédie a été provoquée par un problème électrique.

Au moins sept bâtiments ont été envahis par les flammes, dont une boulangerie ayant des brûleurs à gaz et plusieurs magasins vendant des produits chimiques ainsi que des objets en plastique.

Plusieurs témoins ont rapporté que le feu s'était propagé au cours d'une série d'explosions déclenchées par des produits inflammables.

«C'était comme une explosion volcanique, quelque chose comme de la lave s'écoulant dans la rue», a déclaré à l'AFP Younus Haoladar, 38 ans. «J'ai vu trois ou quatre personnes mourir en quelques secondes. Quelques minutes plus tard, un transformateur électrique a explosé et le feu s'est propagé».

Un mariage se déroulait sur le toit de l'un des bâtiments. Plus de quarante invités figurent parmi les morts, un chiffre élevé que les secours expliquent par l'explosion de fourneaux dans la cage d'escalier pour la préparation du banquet, empêchant les gens de s'enfuir.

Les incendies dus à des courts-circuits et autres déficiences des systèmes électriques ou à des installations électriques ne répondant pas aux normes sont fréquents au Bangladesh, où les réglementations en matière de construction sont rarement respectées.