Les dirigeants des principaux partis politiques au Népal se sont mis d'accord vendredi pour prolonger le mandat du Parlement censé rédiger une nouvelle Constitution afin d'éviter une crise politique majeure et, selon les maoïstes, pour former un nouveau gouvernement d'union nationale.

Les parlementaires népalais s'étaient fixés pour objectif la mise au point avant le 28 mai d'une nouvelle Constitution, de manière à tourner la page de la guerre civile entre les maoïstes et l'État, qui a fait 16 000 morts entre 1996 et 2006 dans ce pays himalayen.

«Nous avons réussi à trouver un accord politique à la dernière minute», a déclaré le porte-parole du Parti maoïste d'opposition, Dinanath Sharma.

«Nous nous sommes mis d'accord pour prolonger d'un an le mandat de l'Assemblée constituante (Parlement). Nous nous sommes également mis d'accord pour former un nouveau gouvernement d'union nationale», a-t-il ajouté.

L'opposition maoïste, qui détient le plus grand nombre de siège au Parlement et qui avait exigé un nouveau partage du pouvoir, avait averti qu'elle ne consentirait à une prolongation du mandat parlementaire que si le premier ministre présentait sa démission.

Bien que le site internet du quotidien Republica fasse état de la démission «prochaine» du premier ministre Madhav Kumar Nepal, cette information n'avait reçu aucune confirmation officielle.

«Nous nous sommes mis d'accord pour prolonger le mandat de l'Assemblée constituante (Parlement)», avait auparavant déclaré le porte-parole du Parti du Congrès, Arjun Narsingh K.C.

Le gouvernement de coalition a présenté un projet de loi pour prolonger le maintien en exercice des parlementaires élus en 2008 avec la tâche de rédiger dans un délai de deux ans un nouveau texte constitutionnel pour ouvrir la voie à de nouvelles élections cette année.

Le Parti communiste népalais (UML) et le Parti du Congrès sont les deux formations politiques les plus importantes de la coalition actuelle, et le dirigeant du Parti maoïste, Pushpa Kamal Dahal, dit «Prachanda», exige de participer à un nouveau gouvernement.

Le parti maoïste, ex-guérilla, avait remporté les élections en 2008 et dirigé le pays pendant neuf mois mettant fin à dix ans de guerre civile et à la monarchie népalaise vieille de 240 ans. Toutefois le dirigeant du parti, Pushpa Kamal Dahal, a donné sa démission en tant que premier ministre il y a un an à la suite d'un désaccord avec le chef de l'armée.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi devant le Parlement à Katmandou pour réclamer la démission du premier ministre.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait exprimé jeudi sa préoccupation face à l'impasse politique au Népal et appelé les partis à surmonter leurs rivalités.