La Corée du Nord a accusé Séoul vendredi d'avoir «fabriqué» des preuves pour l'incriminer d'avoir coulé la corvette Cheonan le 26 mars dernier et a affirmé que les deux pays étaient désormais «proches de la guerre».

Le Sud a «seulement produit comme «preuve» des fragments et des débris d'aluminium dont l'origine est inconnue», a affirmé un porte-parole du Comité pour la réunification pacifique de la Corée dans un communiqué.

Le gouvernement de Séoul veut obtenir un regain de popularité en vue des élections locales du 2 juin et cherche un prétexte pour aller à la guerre contre le Nord «conjointement avec des forces étrangères», affirme le communiqué.

«Le groupe fantoche a créé une situation d'une telle gravité dans la péninsule coréenne qu'une guerre pourrait éclater dès maintenant», ajoute-t-il, se référant au gouvernement sud-coréen et reprenant une menace communément brandie par le Nord.

Le communiqué menace de répondre à d'éventuelles représailles de la part de Séoul par «le gel total» des relations intercoréennes, l'abrogation du pacte de non-agression et l'arrêt de toute coopération entre les deux pays.

Pyongyang avait déjà démenti jeudi être impliqué dans le naufrage de la corvette de 12 000 tonnes, au large de l'île de Baengnyeong, à la frontière maritime entre les deux pays, après la publication d'un rapport d'une commission d'enquête internationale, selon laquelle celui-ci avait été provoqué par une torpille tirée par un sous-marin nord-coréen.

Quelque 46 marins sud-coréens ont été tués dans le naufrage.

Le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale, pour la première fois depuis presque un an, pour discuter des sanctions à prendre contre Pyongyang.

Washington a prévenu jeudi que «l'agression» nord-coréenne aurait «sans aucun doute des conséquences».

Le Pentagone mène des «consultations étroites avec les Sud-Coréens pour déterminer la voie à suivre», a assuré le secrétaire à la Défense Robert Gates, en précisant qu'«il revenait en premier lieu aux Sud-Coréens de décider quelles sont les suites à donner» à cet incident.

Si le gouvernement de Séoul semble avoir écarté toute riposte militaire, de peur de déclencher un conflit majeur. Il pourrait en revanche saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour demander de nouvelles sanctions contre le Nord.