La situation en Thaïlande pourrait dégénérer en «guerre civile latente», a prévenu le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) alors qu'aucune solution politique n'est en vue dans le royaume confronté à sa plus grave crise depuis près de 20 ans.

«Le système politique thaïlandais a cessé de fonctionner et semble incapable d'empêcher le pays de verser dans un conflit généralisé», relève le rapport de l'ICG publié vendredi soir.

«L'épreuve de force dans les rues de Bangkok entre le gouvernement et les +chemises rouges+ s'aggrave et pourrait tourner à la guerre civile latente», ajoute le groupe qui estime que Bangkok devrait désormais étudier l'option d'une médiation extérieure.

La communauté internationale n'a pas dissimulé ses inquiétudes sur la crise mais s'est pour l'instant gardée d'intervenir.

Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Kasit Piromya, avait averti jeudi que la situation relevait des «affaires intérieures» de son pays et que la communauté internationale n'avait pas besoin d'intervenir «à ce stade».

Les violences politiques ont fait 27 morts et près de 1.000 blessés depuis le 10 avril, dans la plus grave crise qu'ait connue la Thaïlande depuis 1992.

Un vaste quartier de Bangkok est aujourd'hui contrôlé par les «chemises rouges», ces manifestants antigouvernementaux qui promettent de faire chuter le Premier ministre Abhisit Vejjajiva et réclament des élections anticipées.

Les derniers heurts entre protestataires et forces de l'ordre ont eu lieu mercredi. Un soldat a été tué, et 18 personnes, dont deux militaires, ont été blessées.