La Corée du Nord a affirmé dimanche qu'elle suspendait les discussions sur sa dénucléarisation en représailles à des exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud qui débutent lundi.

Tout dialogue militaire sera également suspendu lors de ces maneouvres prévues jusqu'au 18 mars et impliquant notamment quelque 18000 militaires américains, selon le communiqué d'un porte-parole militaire du Nord depuis le village de Panmunjom, situé à la frontière intercoréenne.

«Il est illogique de discuter de "paix" et de "coopération" avec à un interlocuteur qui fait s'amonceler les sombres nuages de la guerre nucléaire tout en pointant son arme vers vous», a déclaré le porte-parole cité par l'organe de presse du régime communiste, l'agence KCNA.

«Le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne sera interrompu et la République populaire démocratique de Corée augmentera ses capacités de dissuasion nucléaire», ajoute le communiqué.

La Corée du Nord dénonce régulièrement ces jeux de guerre comme les prémices d'une invasion de son territoire et agite la menace de représailles. De leur côté, les alliés américains et sud-coréens évoquent des jeux de guerre à caractère purement «défensif».

Lancées en août 2003, les discussions sur le dossier nucléaire nord-coréen réunissent les deux Corées, le Japon, les Etats-Unis, la Russie et la Chine qui en est l'hôte.

Ces laborieux pourparlers sont suspendus depuis avril 2009.

La Chine, allié majeur de Pyongyang, estime que l'avenir des discussions à six dépend de la reprise des contacts entre Washington et Pyongyang.

Le régime communiste de Pyongyang conditionne en effet la reprise d'un dialogue à une levée des sanctions des Nations unies et à la signature d'un traité de paix avec les Etats-Unis.

Mais les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon estiment que le Nord doit d'abord donner des gages de son sérieux et retourner à la table des discussions.