Les avocats des derniers Ouïghours encore détenus à Guantanamo cherchent toujours des pays prêts à accueillir leurs clients, a annoncé jeudi à l'AFP Susan Baker Manning, l'avocate de l'un d'entre eux.

Le nombre de Ouïghours emprisonnés à Guantanamo devrait bientôt tomber de sept à cinq, après l'annonce mercredi par la Suisse qu'elle allait accueillir deux frères à «titre humanitaire».

Reste à trouver des pays d'accueil pour les cinq Ouïghours restants, qui comme leurs compatriotes détenus à Guantanamo ont été lavés de toute accusation par la justice américaine.

«Nous sommes en train de chercher des solutions» et «menons des discussions» avec certains pays, a expliqué Me Baker Manning qui défend Hammad Memet, un des cinq hommes. Elle refuse toutefois de dire avec quels pays elle négocie l'accueil de son client.

L'option suisse est déjà épuisée. Et celle de Palau aussi. L'archipel du Pacifique, qui accueille déjà six anciens détenus Ouïghours de Guantanamo depuis octobre 2009, «n'offre plus» d'accueillir leurs cinq compatriotes toujours incarcérés, a souligné Susan Baker Manning.

À cela vient s'ajouter la pression exercée par la Chine «sur tout pays qui se dit prêt à accorder l'asile à ces hommes», souligne Me Baker Manning.

Les Ouïghours, une minorité chinoise musulmane et turcophone, se disent persécutés par les autorités chinoises.

Pékin «proteste vigoureusement dès qu'un pays n'a, ne serait-ce que l'intention» d'accueillir des Ouïghours, a ajouté Me Baker Manning. À l'image du malaise provoqué en Chine mercredi par l'annonce de la Suisse qu'elle allait accueillir les deux frères ouïghours Bahtiyar Mahnut et Arkin Mahmud.

«La position de la Suisse va certainement miner les relations sino-helvétiques», a ainsi déclaré Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.