Un opposant au transfert d'une base militaire américaine a été élu dimanche maire d'une ville d'Okinawa, avec le soutien de la coalition gouvernementale de centre-gauche, ont annoncé les médias nationaux à partir de sondages effectués à la sortie des urnes.

La victoire de Susumu Inamine, 64 ans, qui se présentait contre le maire sortant de la ville de Nago, Yoshikazu Shimabukuro, 63 ans, apporte de l'eau au moulin du premier ministre Yukio Hatoyama et de ses alliés du Parti socialiste, qui s'opposent à la construction d'une base aérienne de Marines dans cette zone côtière d'Okinawa.

Le maire sortant, qui s'était prononcé en faveur de ce transfert, était soutenu par l'opposition conservatrice.

Cette élection va assurément aggraver les tensions entre le gouvernement japonais et l'administration américaine, qui exige l'application d'un accord conclu en 2006 avec le gouvernement conservateur de l'époque pour transférer la base de Futenma, située actuellement au coeur d'une zone urbaine d'Okinawa, vers la région de Nago.

Après plus d'un demi-siècle de pouvoir du Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur), les Japonais ont voté fin août pour un gouvernement de centre-gauche, qui a promis de réviser les accords sur la présence militaire américaine et de rééquilibrer les relations avec les États-Unis, trop alignées à son goût sur Washington.

M. Hatoyama a exprimé publiquement son souhait de reconstruire la base de Futenma en dehors d'Okinawa, dans une autre région du Japon, voire à l'étranger. Il a promis d'annoncer sa décision d'ici mai.

Le Parti socialiste, son allié au sein de la coalition, a pour sa part menacé de quitter le gouvernement si la base était reconstruite à Okinawa.

Depuis leur défaite en 1945, les Japonais ont confié leur sécurité à l'armée américaine et quelque 47 000 soldats sont stationnés dans l'archipel, dont plus de la moitié sur l'île méridionale d'Okinawa.

Les commerçants locaux tirent profit de cette présence, mais la population est de plus en plus excédée par la hausse de la criminalité, ainsi que par la pollution, les nuisances sonores et les risques d'accidents.