Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est défendu mardi d'être trop conciliant, assurant se montrer «franc et direct» face aux dirigeants «difficiles» de la planète et affirmant n'avoir pas été dupé lors de ses récentes visites en Birmanie et au Sri Lanka.

Interrogé par la chaîne de télévision France 24, alors que s'ouvre l'Assemblée générale des Nations unies, Ban Ki-Moon rappelle qu'il a rencontré «presque tous les dirigeants, y compris des gens tout à fait difficiles». «J'ai été très franc et direct», «j'ai élevé la voix et il ne doit y avoir aucun malentendu sur mon engagement», assure-t-il, alors qu'il lui est reproché par des ONG de céder sans rien obtenir en échange, notamment lors de ses déplacements dans ces deux pays, respectivement en juillet et en mai.

«Ce que vous décrivez comme mon style diplomatique, comme une «diplomatie tranquille» est juste une partie de toute ma capacité diplomatique (...) Dans certains cas, vous devez avoir une diplomatie très directe et ouverte, mais quelquefois, il faut une diplomatie tranquille. La diplomatie à l'abri des regards peut être plus efficace. Je combine tous ces aspects», dit-il.

Au Sri Lanka, le président Mahinda Rajapaksa, observe-t-il, lui a promis que 300000 déplacés tamouls reviendraient chez eux «d'ici la fin janvier prochain». «J'ai obtenu son engagement et c'est une question d'honnêteté», a-t-il dit. «Sa crédibilité est en jeu s'il ne respecte pas sa promesse», a-t-il assuré.

Quant à son déplacement en Birmanie, le Sud-Coréen a nié qu'il ait été un «échec».

«J'ai exercé de nouveau une grande pression sur l'équipe dirigeante. Bien sûr, en ne me permettant pas de rencontrer (la dirigeante de l'opposition assignée à résidence) Aung San Suu Kyi, la Birmanie a manqué une grande occasion», estime-t-il. «Mais voyez la récente amnistie. Les autorités birmanes ont clairement dit qu'elles l'accordaient à la demande du secrétaire général Ban Ki-Moon», ajoute-t-il.

«Je continuerai, aussi fermement, à oeuvrer à la libération de tous les prisonniers politiques, y compris d'Aung San Suu Kyi, avant l'élection de l'an prochain, afin que ce scrutin puisse être crédible, équitable et transparent», conclut-il.