Le Comité central du parti communiste chinois s'est engagé à lutter contre deux fléaux qui, selon lui, menacent la Chine, le «séparatisme» et la corruption, a rapporté vendredi Chine Nouvelle à l'issue d'un plénum de quatre jours tenu à huis clos à Pékin.

La session plénière de cet organe dirigeant du PCC, à laquelle ont participé 194 membres de ce Parti qui en compte quelque 76 millions, a également réaffirmé que la troisième économie mondiale maintiendrait sa politique de relance dans un contexte de reprise encore fragile. Mais, contrairement aux prédictions de certains experts, aucune annonce n'a été faite quant à la nomination de Xi Jinping, 56 ans, numéro six du régime et présenté comme le futur numéro un en 2012, au poste de vice-président de la puissante Commission militaire centrale du Parti.

Deux mois et demi après les émeutes interethniques dans le Xinjiang musulman (nord-ouest) qui ont fait quelque 200 morts, de source officielle, le Comité central s'est dit déterminé à «empêcher de manière efficace et écraser résolument les activités séparatistes liées aux questions ethniques».

Le parti va également lancer une campagne «éducative, de masse et en profondeur sur l'unité ethnique» dans le pays aux 56 communautés ethniques mais où les Hans sont largement majoritaires, a précisé l'agence officielle, publiant un long communiqué sur le plénum.

Des mesures sécuritaires exceptionnelles ont été prises avant les festivités, par crainte de troubles ou d'attentats lors de la parade militaire et des festivités.

Au Xinjiang, la situation reste volatile après les émeutes du début juillet.

Début septembre, de mystérieuses attaques à la seringue, dont ont été victimes un demi-millier de personnes, essentiellement des Hans, ont semé un début de psychose dans la région autonome située aux confins de l'Asie centrale et majoritairement peuplée de Ouïghours musulmans.

En une semaine, sept personnes au total ont été condamnées pour ces attaques, à de lourdes peines allant jusqu'à 15 ans de prison.

La Chine est essentiellement en butte à une rébellion larvée au Xinjiang, ainsi qu'au Tibet, deux régions autonomes peuplées de minorités ethniques, mais pas à un séparatisme actif ni organisé, selon les experts.

Comme les Tibétains, les Ouïghours du Xinjiang se plaignent de la politique de sinisation accélérée de leur région et de discriminations culturelles et religieuses.

Le Comité central s'est également dit déterminé à «accélérer la construction d'un système pour punir, contenir et prévenir la corruption».

«S'opposer résolument à la corruption est une mission politique de la plus haute importance», a indiqué le communiqué publié à l'issue du plénum.

La corruption est un problème récurrent au sein du Parti depuis le lancement des réformes économiques et l'élévation du niveau de vie et un sujet de mécontentement de la population.

Des campagnes pour éradiquer ce fléau sont régulièrement lancées, servant aussi, selon certains observateurs, à se débarrasser des rivaux politiques gênants.

Une opération «mains propres» lancée en juin dans la grande métropole du sud-ouest Chongqing a mis au jour des liens entre hauts responsables municipaux membres du Parti, notamment au sein de la police, et le crime organisé.