Un Canadien est sorti indemne d'un naufrage de ferry qui a fait neuf morts et une trentaine de disparus, dans la nuit de dimanche aux Philippines, rapporte RDI. Près d'un millier de passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'embarcation, selon des sources officielles.

Quelque 931 personnes ont été secourues après le naufrage du SuperFerry 9 qui a sombré à environ 11 kilomètres des côtes de la presqu'île de Zamboanga, sur la grande île méridionale de Mindanao, selon les garde-côtes. D'après son manifeste, le ferry, fabriqué au Japon en 1986, avait à son bord 964 passagers et membres d'équipage, pour une capacité légale maximum de 1 120 passagers et membres d'équipage, a indiqué le responsable de la défense civile Glen Rabonza.

Dimanche soir, Rudy Isorena, chef des gardes-côtes locaux, a porté à neuf le nombre de morts contre cinq auparavant.

Mais ce bilan pourrait monter à 12, a-t-il prévenu, dans l'attente du retour des bateaux de pêcheurs partis sur place et qui auraient trouvé d'autres corps.

Alertés par un message de détresse émis par le ferry à 03h30 heure locale (13h30 HNE  samedi), des cargos et des bateaux de pêche s'étaient portés au secours du ferry en accueillant à leur bord des rescapés.

«Le bateau a soudainement basculé et des gens se sont mis à paniquer», a raconté à la radio DZMM depuis son téléphone portable Roger Sicharon, l'un des naufragés secourus.

Certains des passagers, pris de panique, ont sauté à la mer alors que le bateau gîtait dangereusement et que le capitaine avait donné l'ordre d'évacuation, ont rapporté des garde-côtes et des passagers.

«Ils nous ont demandé de rester calmes mais, pendant deux heures, nous n'avons vu aucun signe des secours», a témoigné un autre passager, Manuel Malicsi à la radio RMN.

La tempête tropicale Dujuan avait intensifié les pluies de mousson et fortement dégradé les conditions climatiques.

Les personnes secourues ont été acheminées jusqu'au port de Zamboanga, situé à 70 milles nautiques (130 kilomètres) du sinistre, pour y recevoir des soins, a précisé Jess Supan, vice-président de la société qui affrétait le ferry.

Au port, les survivants pouvaient être vus en train de descendre des embarcations de secours, hébétés et à demi-nus après avoir sauté à l'eau.

«Nous explorons tous les secteurs possibles (à la recherche de survivants)», a déclaré à la radio le responsable des garde-côtes, l'amiral Wilfredo Tamayo.

«Des bâtiments de la marine et des appareils de l'armée de l'air explorent la zone», a-t-il ajouté.

Selon le ministre de la Défense, Gilberto Teodoro, les responsables locaux tentent également de vérifier si des rescapés sont parvenus à gagner les côtes par leurs propres moyens.

«Nous ne pouvons pas nous pencher sur les causes pour l'instant car notre attention se concentre sur la recherche et le sauvetage de passagers», a déclaré le commandant Rudy Isorena, responsable régional des garde-côtes.

Les accidents de ferry, mode de transport indispensable dans cet archipel de 92 millions d'habitants aux milliers d'îles, sont fréquents et souvent dus au manque d'entretien des bateaux et au non-respect des consignes de sécurité.

En juin 2008, le MV Princess of the Stars avait sombré, pris dans le typhon Fengshen, faisant près de 800 morts et disparus.

Le pire accident maritime jamais survenu en temps de paix dans le monde a eu lieu aux Philippines en 1987 et fait plus de 4 000 morts quand le Dona Paz, chargé de vacanciers pour les fêtes de Noël, était entré en collision avec un pétrolier au sud de Manille.