La Corée du Nord a accepté vendredi de mener des discussions avec la Corée du Sud, alors que le climat dans la région s'est fortement tendu après l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai, ont indiqué des responsables sud-coréens.

La Corée du Nord a accepté que des discussions se tiennent jeudi prochain au complexe industriel frontalier de Kaesong, selon le ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des relations inter-coréennes.

Les discussions vont se concentrer sur la question du complexe industriel de Kaesong, financé par Séoul et ouvert en 2005, selon le ministère.

Censé symboliser la réconciliation des deux Corées, ce parc industriel emploie plus de 38 000 Nord-Coréens travaillant pour le compte d'une centaine de sociétés du Sud qui génèrent chaque mois des millions de dollars en biens manufacturés (habits, chaussures, sacs, ustensiles de cuisine etc.).

Le mois dernier, la Corée du Nord avait annoncé l'annulation de tous ses contrats avec la centaine de sociétés sud-coréennes à Kaesong, mettant en danger de faillite ces sociétés, selon leur porte-parole.

La Corée du Sud a précisé que la question du sort d'un Sud-Coréen, détenu à Kaseong depuis le 30 mars, pour avoir, selon Pyongyang, critiqué le régime nord-coréen, devait être réglée avant toute autre négociation.

Les tensions entre les deux Corées sont particulièrement aigües depuis que le régime nord-coréen a mené son deuxième essai nucléaire le 25 mai, condamné par l'ONU, avant de lancer une série de missiles de courte portée et d'annoncer n'être plus liée par l'armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.

Pour Kim Yong-hyun, spécialiste de la Corée du Nord à l'Université Dongguk de Séoul, le fait d'accepter des discussions «ne signifie pas que la Corée du Nord soit prête à relâcher la pression dans ses relations avec la Corée du Sud».

Durant ces discussions prévues la semaine prochaine, le Nord «pourrait faire des propositions unilatérales et refuser d'aborder le sort du Sud-Coréen détenu à Kaesong», selon M. Kim.

Pour les experts, la Corée du Nord pourrait également utiliser les deux journalistes américaines jugées jeudi pour être entrées «illégalement» en territoire nord-coréen comme monnaie d'échange avec les États-Unis.

La Corée du Nord est restée silencieuse vendredi sur le sort des deux journalistes arrêtées le 17 mars.