La Corée du Nord a commenté pour la première fois le décès, dû à un probable suicide, de l'ex-président sud-coréen Roh Moo-Hyun, artisan du dégel entre Séoul et Pyongyang, en attribuant sa mort à la pression de l'enquête anti-corruption le visant.

L'agence officielle nord-coréenne KCNA, citant les médias sud-coréens et internationaux, a annoncé la mort samedi matin de l'ex-président sud-coréen dans une dépêche de deux phrases.

«Les médias locaux et internationaux ont lié son décès à la pression psychologique causée par l'enquête oppressante du Parquet» sur des faits présumés de corruption durant son mandat présidentiel (2003-2008), souligne KCNA.

L'ex-président Roh avait été interrogé le mois dernier par le Parquet en tant que suspect dans cette enquête pour corruption, devenant le 3e ancien chef de l'Etat sud-coréen convoqué par la justice à l'issue de son mandat.

Pyongyang n'a toujours pas envoyé de condoléances officielles à Séoul depuis la mort de Roh, décédé lors d'une chute dans un ravin après avoir laissé un bref mot d'adieu à sa famille.

Durant sa présidence, Roh avait oeuvré pour une réconciliation avec la Corée du Nord, estimant que «la confrontation n'aboutirait à rien». Mais ses contempteurs estimaient qu'il n'avait pas obtenu grand chose de Pyongyang en échange de cette ouverture, que ce soit à propos de son arsenal nucléaire ou des droits de l'Homme.