Le Sri Lanka a confirmé mardi la mort du chef des Tigres tamouls, Velupillaï Prabhakaran, et la télévision a diffusé un film vidéo d'un corps qu'elle affirme être celui du commandant rebelle, alors que la rébellion avait affirmé qu'il était sain et sauf.

«Je suis très heureux de confirmer que nous avons tué Prabhakaran, cet impitoyable dirigeant terroriste», a réaffirmé à la télévision le général Sarath Fonseka, chef de l'armée de terre. La mort du dirigeant des Tigres, apparemment abattu lundi par l'armée en tentant de fuir, avait été annoncée à l'AFP par deux responsables militaires, puis confirmée par la télévision publique et le général Fonseka.

«Le combat s'est déroulé hier (lundi). Il a été tué hier et le corps a été identifié aujourd'hui (mardi)», a précisé le porte-parole du ministère de la Défense, Keheliya Rambukwella.

«Nous remettrons le cadavre aux pompes funèbres. Nous ne pouvons pas juste le jeter dans la jungle. Nous sommes un pays civilisé», a-t-il expliqué.

Il n'a donné aucun détail sur les circonstances de la mort de Prabhakaran.

Lundi, selon la version des responsables militaires, le chef rebelle fuyait sa minuscule enclave dans le nord-est à bord d'une ambulance en compagnie de ses deux proches lieutenants.

Les trois hommes ont été abattus par l'armée et le véhicule a pris feu. Des responsables avaient même dit que la dépouille était affreusement brûlée et qu'elle subirait des tests ADN.

La télévision d'État a diffusé une vidéo du corps présumé de M. Prabhakaran, où l'on voit parfaitement son visage figé et intact, les yeux grands ouverts.

Le cadavre exposé ressemble sans nul doute au fondateur des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

On voit le buste vêtu d'un uniforme militaire et une vilaine blessure à la tête. Le front est couvert d'un chiffon bleu et le crâne repose sur un journal couvert de sang. On distingue aussi une plaque militaire frappée du code «0.01» et la carte d'identité du chef du LTTE.

Quelques heures plus tôt, le chef des relations internationales des Tigres, Selvarasa Pathmanathan, avait affirmé dans un communiqué que leur «dirigeant bien aimé (était) vivant et en sécurité».

«Il continuera de conduire la quête de dignité et de liberté pour le peuple tamoul», selon le communiqué publié par le site Internet Tamilnet.com.

«Le président et le gouvernement sri-lankais avaient besoin de continuer à jubiler lors de leurs célébrations de victoire mardi: les militaires leur ont donc sorti cette histoire sur la disparition du chef du LTTE que nous rejetons catégoriquement», a expliqué M. Pathamathan.