Le gouvernement du Sri Lanka a promis vendredi de venir à bout «d'ici 48heures» des séparatistes tamouls dans le nord-est de l'île où des milliers de civils sont pris au piège, au grand dam de la Croix-Rouge  qui a avoué son impuissance face une «catastrophe humanitaire».

«Le président (Mahinda Rajapakse) a donné l'assurance que d'ici 48 heures les milliers de civils seront libérés des griffes des Tigres tamouls», a déclaré par téléphone le porte-parole du gouvernement, Anusha Palpita, depuis la Jordanie, où le chef de l'Etat est actuellement en déplacement. «Tout le territoire sera libéré des Tigres tamouls», a-t-il ajouté.

Depuis le lancement de son offensive il y a quatre mois, l'armée multiplie les communiqués triomphateurs et proclame régulièrement la fin imminente des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

L'armée a certes indéniablement poussé dans leurs derniers retranchements les rebelles, aujourd'hui acculés sur une bande côtière de 4 km2, où s'entassent 50.000 civils, selon l'ONU, 20.000, selon les autorités srilankaises.

Mais tant l'avancée de l'armée que ses bilans sont invérifiables de source indépendante, la zone de guerre étant proscrite aux médias et alors que le sort des civils coincés entre les feux des belligérants ne cesse d'inquiéter.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est ainsi dit jeudi impuissant face à «une catastrophe humanitaire inimaginable» faute de pouvoir porter secours aux victimes en raison des combats.

 «Notre personnel assiste à une catastrophe humanitaire inimaginable», a déploré Pierre Krähenbühl, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les opération du CICR «par voie maritime continuent d'être bloquées ...  Aucune organisation humanitaire ne peut apporter d'aide dans ces circonstances. Les gens sont abandonnés à leur sort», a-t-il souligné.

La veille, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé à épargner les  civils coincés dans la zone de guerre.

Sourds aux pressants appels de la communauté internationale - surtout des pays occidentaux - le président Mahinda Rajapakse et son équipe ont rejeté toute trêve, privilégiant l'option militaire d'une guerre à outrance.

 «Nous n'allons pas céder à la pression internationale pour stopper l'offensive» contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), a réitéré jeudi le ministre chargé des Médias, Lakshman Yapa Abeywardena.

Par mesure de rétorsion, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est prononcée contre l'octroi par le Fonds monétaire international (FMI) d'un prêt au Sri Lanka.

Il est toutefois peu probable que cette mesure affecte durablement l'île qui pourra toujours compter sur le soutien de ses alliés asiatiques - Chine, Japon, Inde -, de la Russie, voire de l'Iran et de la Libye.