L'arsenal nucléaire au Pakistan est «en sécurité» et ne tombera pas entre les mains des extrémistes, a estimé lundi le chef d'état-major inter-armées américain, l'amiral Michael Mullen.

L'arsenal nucléaire au Pakistan est «en sécurité» et ne tombera pas entre les mains des extrémistes, a estimé lundi le chef d'état-major inter-armées américain, l'amiral Michael Mullen, qui s'est toutefois dit «gravement inquiet» de l'avancée des talibans dans la région.

«Je demeure confiant dans le fait que l'arsenal nucléaire du Pakistan est en sécurité», a-t-il assuré lors d'une conférence de presse, en soulignant que les Etats-Unis avaient «lourdement investi» ces dernières années pour aider Islamabad à sécuriser son armement.

Toutefois, «il y a une limite à ce que je sais», a-t-il admis.

Interrogé sur le risque que cet armement nucléaire tombe entre les mains des talibans, qui cherchent actuellement à étendre leur contrôle au Pakistan, il a rétorqué: «Je ne pense pas que cela va arriver (...), mais c'est une inquiétude stratégique que nous partageons tous».

Ses propos faisaient écho à ceux tenus mercredi par le président américain Barack Obama, qui avait cherché à rassurer sur la sécurité de l'arsenal nucléaire pakistanais.

Toutefois, selon le New York Times publié lundi, l'administration américaine s'inquiète vivement de la vulnérabilité de cet arsenal au moment où le Pakistan est confronté à une détérioration de la situation, notamment avec une récente progression des talibans vers la capitale Islamabad.

L'amiral Mullen, qui revient d'un déplacement au Moyen-Orient et en Asie centrale, a souligné qu'il était «gravement inquiet des progrès accomplis dans le sud (afghan) et à l'intérieur du Pakistan» par les talibans et autres extrémistes soutenus par Al-Qaïda.

«Les conséquences de leurs succès menacent directement nos intérêts nationaux dans la région et notre propre sécurité», a-t-il prévenu.

Il s'est redit «encouragé» par l'offensive militaire pakistanaise contre les combattants islamistes, qui ont profité d'un cessez-le-feu conclu avec le gouvernement pour progresser au-delà de de la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, jusqu'à une centaine de kilomètres d'Islamabad.

Mais «il est trop tôt pour dire si ces opérations auront un impact décisif sur le long terme», a-t-il ajouté, en déplorant «un déclin progressif de la sécurité depuis douze mois» au Pakistan.

Washington espère toujours que le gouvernement pakistanais va prendre les décisions politiques nécessaires pour redresser la situation, mais c'est Islamabad qui a les cartes en main, a-t-il dit.

«Les Américains voudraient voir bouger les choses plus rapidement», mais «c'est leur pays, un pays souverain, et le peuple et les dirigeants pakistanais vont bouger à leur rythme», a-t-il conclu.