Deux semaines après le tir d'une fusée nord-coréenne, des représentants des deux Corées se sont retrouvés mardi en Corée du Nord pour une première séance de négociations de haut niveau entre les deux pays depuis l'entrée en fonction du président du Sud Lee Myung-bak en février 2008.

Les discussions ont finalement débuté mardi soir, après plusieurs de retard dues officiellement à des problèmes de procédure, les deux pays étant en désaccord sur le lieu, l'ordre du jour et les participants à la rencontre. Deux semaines après le tir d'une fusée nord-coréenne condamné par Séoul, la difficulté même d'entamer les négociations souligne les tensions actuelles entre les deux pays.

La rencontre de Kaesong intervient dans un climat très tendu entre les deux Corée. En représailles au tir du 5 avril, le Sud menace de participer à une initiative lancée par l'administration Bush contre la prolifération, la PSI (Proliferation Security Initiative), tandis que le Nord détient toujours un employé sud-coréen arrêté sur son sol pour avoir, selon Pyongyang, dénoncé le système politique du régime. Séoul espère obtenir la libération de cet otage lors des discussions de Kaesong.

Mais, pour de nombreux analystes, Pyongyang pourrait vouloir utiliser cette rencontre pour alimenter les tensions et discréditer le président Lee Myung-bak, qui a promis une ligne dure contre son voisin du Nord. Le régime communiste pourrait ainsi menacer de se retirer du parc industriel de Kaesong, site de collaboration juste au nord de la frontière où plusieurs milliers de travailleurs nord-coréens travaillent dans des entreprises du Sud.

Par ailleurs, Moscou a annoncé que son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendrait à Pyongyang jeudi pour tenter de convaincre le régime communiste de revenir sur sa décision de se retirer des négociations à Six sur son programme nucléaire suite à la condamnation par le Conseil de sécurité des Nations unies de son tir de fusée le 5 avril.

Selon le quotidien russe «Vremia Novosteï», M. Lavrov pourrait rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Il vendredi. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a précisé qu'il ferait également une escale à Séoul.