Neuf policiers suspectés d'être liés à un complot pour renverser le gouvernement islamo-conservateur turc ont été inculpés dimanche par un tribunal d'Istanbul, a annoncé l'agence de presse Anatolia.

Les policiers - tous membres d'une unité spéciale, et parmi lesquels figure le chef de cette unité dans la ville orientale d'Elazig - ont été inculpés pour appartenance à une organisation terroriste et ont été placés en détention provisoire, a précisé l'agence. Ils faisaient partie des 26 personnes interpellées jeudi dans le cadre d'une enquête visant un réseau nationaliste accusé de comploter contre le gouvernement islamo-conservateur turc.

Sept des personnes arrêtées dans cette nouvelle rafle à travers la Turquie dans le cadre de l'affaire sur le réseau putschiste présumé baptisé «Ergenekon» - tous des soldats en activité - ont déjà été inculpés tandis qu'un autre soldat et un policier ont été libérés.

Les autres interpellés, dont un syndicaliste et un journaliste, devraient être présentés à un juge dans la journée de dimanche en vue de leur éventuelle inculpation.

L'enquête sur «Ergenekon», qui fait beaucoup de remous en Turquie, a débuté en 2007 avec la découverte de grenades dans une maison d'un quartier populaire d'Istanbul. Elle a visé des journalistes, des universitaires, et des généraux à la retraite connus pour leur opposition au parti de la justice et du développement (AKP), un parti aux origines islamistes, au pouvoir depuis 2002.

L'enquête sur ce réseau, accusé par le pouvoir d'avoir voulu renverser le gouvernement, a été vivement critiquée par l'opposition et diverses personnalités de la société civile, qui affirment qu'elle est devenue un instrument pour museler l'opposition. Une accusation niée par le gouvernement.

En octobre a débuté près d'Istanbul le procès de 86 personnes, dont des officiers à la retraite, des journalistes, des hommes politiques et des membres de la pègre, accusées d'appartenir à ce réseau. Ils sont accusés d'avoir fomenté des assassinats pour créer un chaos politique et provoquer un coup d'état militaire contre l'AKP.