Sept militants islamistes, dont un Saoudien, un cadre d'Al-Qaeda soupçonné d'avoir participé aux attentats du 7 juillet 2005 à Londres, ont été arrêtés mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, ont annoncé à l'AFP des hauts responsables des services de sécurité pakistanais.

Ils ont été capturés en présence d'enquêteurs américains, sans pouvoir opposer de résistance, lors d'un raid à l'aube dans la banlieue de Peshawar, la grande ville du nord-ouest, non loin des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan où les talibans et Al-Qaeda ont reconstitué leurs forces, a précisé cette source, sous le couvert de l'anonymat.

L'un des suspects, un certain Zabi ul-Taïfi, est un Saoudien recherché pour les attentats dans les transports en commun de Londres qui avaient fait 56 morts, dont les quatre kamikazes, a ajouté le responsable pakistanais.

«Il est l'un des planificateurs des attaques de Londres», a confirmé à l'AFP un autre haut responsable des services de sécurité.

«L'opération des forces de sécurité a été rondement menée dans la matinée, les militants ont été surpris par l'opération et n'ont pu opposer aucune résistance», selon l'une de ces sources.

«Des enquêteurs américains étaient présents au moment de l'opération», a précisé à l'AFP une troisième source, un haut responsable des services de sécurité de Peshawar.

Ces interlocuteurs n'ont pas donné plus de détails sur le degré d'implication de Taïfi dans les attaques de Londres, ni s'il s'agit de son vrai nom.

Le 7 juillet 2005, quatre kamikazes, dont trois Britanniques d'origine pakistanaise, ont fait exploser leurs bombes dans les transports en commun londoniens, tuant 52 personnes et faisant plus de 700 blessés.

Les enquêteurs ont découvert qu'au moins deux des kamikazes avaient séjourné au Pakistan avant les attentats.

L'opération de mercredi matin visait la maison d'un Pakistanais nommé Bakshi Khan, dans un quartier périphérique, Bara.

Plusieurs des autres suspects arrêtés sont afghans.

Peshawar est de plus en plus en proie à l'influence des militants et combattants islamistes qui soutiennent les talibans afghans et le réseau d'Oussama ben Laden.

Sous la pression intense des États-Unis, dont Islamabad est l'allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme», l'armée pakistanaise a lancé depuis l'été une vaste offensive dans certains districts des zones tribales où les talibans afghans aident leurs pairs afghans et des combattants étrangers d'Al-Qaeda à reconstituer leurs forces.

Et les troupes américaines basées en Afghanistan, ou bien la CIA, tirent régulièrement depuis quelques mois des missiles ciblant des responsables talibans ou d'Al-Qaeda dans le nord-ouest du Pakistan.