Un jeune musulman pro-indien a été investi lundi à la tête du gouvernement régional du Cachemire indien, à la suite des récentes élections dans ce territoire en proie depuis 1989 à une insurrection séparatiste.

Omar Abdullah, 38 ans, a prêté serment comme nouveau premier ministre du Jammu-et-Cachemire lors d'une cérémonie à Jammu, la capitale d'hiver de cet Etat indien septentrional.«Je jure de maintenir la souveraineté et l'intégrité de l'Inde», a déclaré M. Abdullah, habillé d'un long manteau noir couvrant un pantalon blanc traditionnel.

Il s'est exprimé en présence de Sonia Gandhi, la présidente du Parti du Congrès au pouvoir en Inde, avec laquelle M. Abdullah avait scellé un accord fin décembre.

Son parti, la Conférence nationale (NC), a obtenu 28 des 87 sièges de l'assemblée provinciale et le Congrès 17 sièges, au terme des élections organisées en sept étapes du 17 novembre au 24 décembre.

M. Abdullah, né Britannique --réputé pour sa probité, son intelligence et ses vues modérées sur le conflit du Cachemire-- avait remplacé son père en 2002 à la tête de la NC. Ce dernier, Farooq Abdullah, était alors premier ministre du Cachemire indien, ayant succédé à ce poste à son propre père, Cheikh Abdullah.

En dépit des appels à boycotter les élections lancés par des séparatistes musulmans, plus de 60% des électeurs s'étaient rendus aux urnes. Le premier ministre indien Manmohan Singh y avait vu «un vote pour l'intégration nationale».

Le Cachemire demeure depuis 61 ans l'abcès de fixation entre l'Inde et le Pakistan et a provoqué deux des trois guerres entre les «frères ennemis» d'Asie du Sud, nés les 14 et 15 août 1947 de la partition sanglante et bâclée de l'Empire britannique des Indes. Une ligne de contrôle sépare depuis 1949 le Cachemire indien du Cachemire pakistanais.

La partie indienne du Cachemire, à majorité musulmane, est le théâtre de violences depuis le déclenchement en 1989 d'une insurrection séparatiste, récupérée par des groupes armés islamistes qui se battent contre «l'occupation indienne».

Près de 47 000 personnes ont été tuées à cause de ce conflit en près de 20 ans, selon des chiffres officiels.