Les pourparlers à Six sur le programme nucléaire nord-coréen butaient mardi à Pékin sur la vérification du démantèlement des installations de Pyongyang et les discussions risquaient de se prolonger tard.

La Chine tentait mardi d'obtenir un accord sur un document concernant la vérification du démantèlement des installations atomiques de Pyongyang et multipliait les entretiens bilatéraux avec les cinq autres participants aux pourparlers sur le nucléaire nord-coréen, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Aucun accord n'ayant été trouvé en matinée entre les Six -- la Chine, les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie --, Pékin a mené une série de rencontres bilatérales avec tous les partenaires dans l'espoir de débloquer la situation.

«Nous avons besoin d'avoir des discussions sérieuses sur la vérification», avait déclaré à la presse le négociateur sud-coréen Kim Sook avant que les discussions ne reprennent pour leur deuxième journée, peu avant 10H00 (02H00 GMT).

Mais après la pause déjeuner, aucun consensus n'avait été trouvé sur le document chinois concernant les procédures de vérification du démantèlement des installations nucléaires nord-coréennes, selon une source proche des négociations.

La journée de pourparlers dans la résidence pékinoise officielle de Diaoyutai, dans l'ouest de Pékin, promettait d'être très longue, selon cette source.

«La vérification est le sujet sur lequel toutes les parties concentrent leurs discussions», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Liu Jianchao.

«La Chine travaille avec les autres participants et proposent des initiatives. Les participants ont des discussions en profondeur sur ces propositions et initiatives», a-t-il ajouté.

En prévision de la réunion de Pékin, les chefs de file des délégations américaine, japonaise et sud-coréenne avaient demandé qu'un document soit rédigé cette semaine pour clairement définir le processus de vérification.

«Il y a un grand fossé entre la Corée du Nord et les autres pays sur la façon de vérifier» le processus de dénucléarisation, avait souligné le chef de la délégation japonaise, Akitaka Saiki, lundi soir à l'issue de la première journée de cette nouvelle session des pourparlers.

Depuis leur lancement en 2003, les négociations à six ont connu de nombreux rebondissements, avec notamment des phases d'immobilisme et de tensions suivies d'avancées.

En 2007, la Corée du Nord, qui avait testé une bombe atomique un an auparavant, avaient accepté de suspendre son programme nucléaire en contrepartie d'une aide énergétique et de garanties en matière diplomatique et de sécurité.

Mais, à la suite d'un litige sur la nature et l'étendue des inspections, Pyongyang avait annoncé le 26 août l'interruption du processus de démantèlement et menacé, le 19 septembre, de relancer son complexe de Yongbyon, épine dorsale de son arsenal atomique.

La décision des Etats-Unis de retirer la Corée du Nord de leur liste des Etats terroristes le 11 octobre avait permis de sortir de l'impasse.

Selon Washington, Pyongyang venait alors d'accepter de reprendre le démantèlement de ses installations et d'en faire vérifier la réalité.

Cependant, la Corée du Nord nie avoir accepté le prélèvement d'échantillons sur ses sites nucléaires, affirmant que le processus de vérification ne prévoyait que des visites d'experts internationaux, la consultation de documents et des entretiens avec des techniciens nord-coréens.

Les Etats-Unis affirment en revanche que ce prélèvement faisait partie d'un accord conclu entre M. Hill et la partie nord-coréenne à Pyongyang début octobre.