Cuba a estimé lundi que le président américain Donald Trump ne connaissait pas l'Amérique latine, dans un message dénonçant «l'arrogance et le mépris» de son administration envers plusieurs pays du continent.

Dans ce communiqué publié en marge d'une tournée de Rex Tillerson dans la région, La Havane a voulu «alerter sur la gravité du message d'arrogance et de mépris» lancé par le chef de la diplomatie américaine avant son départ le 1er février dernier.

Dans ce discours, le secrétaire d'État avait alors longuement conspué le Venezuela et «le régime corrompu et hostile de Nicolas Maduro», appelant l'Amérique du Sud à imiter les États-Unis, le Canada et l'Union européenne, qui ont imposé des sanctions à Caracas.

Cuba juge que ces déclarations «alarmantes visent ouvertement à renverser par tous les moyens le gouvernement» de son allié socialiste, et prédit que Washington «échouera dans ses tentatives de semer la division» sur le continent.

De même, La Havane a regretté que M. Tillerson se permette «une nouvelle intrusion dans les affaires intérieures cubaines, en réclamant des changements à la convenance des États-Unis au sujet du processus électoral» et des élections législatives prévues le 11 mars sur l'île.

Ces déclarations «confirment le mépris constant et sans équivoque que le gouvernement du président Donald Trump a affiché à l'endroit des nations d'Amérique latine et des Caraïbes, dont il dévalorise les peuples chaque fois qu'il en a l'occasion», estiment encore les autorités cubaines.

«Il est évident que ni le président des États-Unis ni le secrétaire d'État ne connaissent l'Amérique latine et les Caraïbes. Nous avons été un continent soumis à la domination humiliante des États-Unis (...) Mais notre Amérique s'est réveillée et il ne sera pas aisé de la faire plier», a encore martelé La Havane.

Déjà mises à mal par l'arrivée au pouvoir du président Trump, les relations entre les deux pays se sont davantage tendues l'année dernière autour de la mystérieuse affaire des «attaques acoustiques» qui auraient affecté la santé de 24 diplomates américains à La Havane.

Ces derniers mois, Donald Trump a encore durci son discours à l'encontre de Cuba et abrogé une série de dispositions assouplissant l'embargo américain prises dans le cadre du dégel entre les deux pays, qui s'était matérialisé par la reprise des relations diplomatiques à l'été 2015.