Cuba doit faire la lumière sur les «attaques contre l'intégrité physique» de diplomates américains, a déclaré vendredi le secrétaire d'État américain Rex Tillerson.

Interrogé par la presse sur de mystérieuses «attaques acoustiques» ayant provoqué le rapatriement d'Américains travaillant à l'ambassade des États-Unis à La Havane, le chef de la diplomatie a reconnu que Washington n'avait «pas été en mesure de déterminer qui est responsable».

«Nous espérons que les autorités cubaines feront la lumière sur qui mène ces attaques contre l'intégrité physique non seulement de nos diplomates, mais aussi, comme vous l'avez vu, d'autres diplomates», a-t-il ajouté.

Le Canada a annoncé jeudi qu'un de ses diplomates en mission à Cuba avait subi une perte d'audition, à l'instar de plusieurs de ses collègues américains. Au sujet de la perte d'audition subie par ces diplomates, Rex Tillerson a précisé que c'était la raison qui avait entraîné leur rapatriement.

La Havane a d'ores et déjà annoncé avoir lancé une enquête «exhaustive, prioritaire et urgente».

Cette mystérieuse affaire n'a été dévoilée que cette semaine mais elle remonte à plusieurs mois: les premiers «symptômes physiques» ont été signalés fin 2016 et, dès le 23 mai, sans attendre d'y voir plus clair, les États-Unis ont décidé dans une première riposte l'expulsion de deux diplomates cubains en poste à Washington.

«Nous considérons que les Cubains sont responsables comme tout pays hôte est responsable de la sécurité et de l'intégrité des diplomates qui se trouvent sur son territoire», a justifié M. Tillerson, qui s'exprimait au côté du président américain Donald Trump avec lequel il venait de s'entretenir à Bedminster (New Jersey) au sujet de la crise nord-coréenne.

Le département d'État avait expliqué ces derniers jours qu'une enquête était en cours. «Nous ne pouvons pas accuser à ce stade un pays ou qui que ce soit», avait dit jeudi sa porte-parole.

Cette affaire met à l'épreuve les relations entre les États-Unis et Cuba rétablies en 2015 après un demi-siècle de rupture et qui se sont déjà de nouveau dégradées avec l'élection de Donald Trump. Le président américain a durci le ton face à La Havane, portant un coup au rapprochement initié par son prédécesseur Barack Obama.