Huit pays d'Amérique latine, dont le Brésil et l'Argentine, ont apporté dimanche dans une déclaration commune leur soutien à la proposition du pape François d'une nouvelle médiation du Vatican dans la crise au Venezuela.

«Nous adhérons aux déclarations de Sa Sainteté le pape François, faites au cours des dernières heures, concernant la situation que vit le Venezuela», déclarent les signataires du texte, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Pérou, Paraguay et Uruguay.

Un éventuel dialogue entre le pouvoir du président Nicolas Maduro et l'opposition devra se faire «dans des conditions très claires, pour une solution négociée de la crise politique, économique et humanitaire» que vit le Venezuela, estiment les huit pays.

Le pape avait déclaré samedi qu'il était d'accord pour que le Vatican reprenne le rôle de médiation entre opposition et pouvoir qu'il avait joué en 2016. Mais il avait ajouté que cela ne pourrait se faire qu'à «des conditions très claires», dont il n'avait pas spécifié la nature.

Dans leur déclaration commune publiée par le ministère brésilien des Affaires étrangères, les signataires énumèrent, eux, une série de conditions.

«Nous répétons qu'il faut l'arrêt des actes de violence, le plein respect de l'état de droit, la libération des prisonniers politiques, le plein rétablissement des prérogatives de l'Assemblée nationale et l'établissement d'un calendrier électoral», déclarent-ils.

L'opposition vénézuélienne a officialisé dimanche dans une lettre au pape François son refus de reprendre un dialogue avec le président Maduro «s'il n'y a pas de garanties» sur les modalités de ce dialogue.

«S'il n'y a pas de garanties et de «conditions très claires» de la part du régime, il n'y a pas de possibilité ni d'un dialogue, ni d'une résolution de cette très grave crise», écrit la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition.

Un dialogue politique entre pouvoir et opposition avait été lancé en octobre 2016 sous l'égide du Vatican et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).

Mais la MUD avait gelé ces négociations en décembre, en accusant le pouvoir de ne pas appliquer des accords déjà conclus sur un calendrier électoral et sur la libération d'opposants emprisonnés.