Le gouvernement et le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela ont dénoncé vendredi «l'ingérence» des États-Unis, qui se sont dits préoccupés par l'annonce du CNE écartant tout référendum contre le président Nicolas Maduro en 2016.

«Le Venezuela rejette fermement (ces) déclarations [...] qui constituent une ingérence inacceptable», a déclaré la ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez sur Twitter, en référence au communiqué du porte-parole du département d'État américain John Kirby.

Mme Rodriguez, actuellement à New York pour représenter le président Maduro à l'Assemblée générale de l'ONU, a exigé du gouvernement américain «le respect et l'attachement absolu» au droit international, rappelant que les pouvoirs publics vénézuéliens sont «autonomes, indépendants et souverains».

Jeudi soir, par la voix de John Kirby, les États-Unis s'étaient dits «préoccupés» par la décision du CNE, déplorant «les restrictions continues imposées aux médias et les autres mesures qui fragilisent l'autorité de l'Assemblée nationale» et «privent les citoyens vénézuéliens de l'occasion de construire le futur de leur pays».

Le CNE a également dénoncé cette déclaration américaine qu'il voit comme une «ingérence» et qui dénote selon lui de «l'ignorance».

Après une série de reports, le CNE a finalement annoncé mercredi soir que le référendum sur la question d'une révocation de Nicolas Maduro «pourrait avoir lieu au milieu du premier trimestre 2017».

Ce calendrier tardif est un revers pour l'opposition antichaviste. Car pour que des élections anticipées aient lieu, le référendum devait avoir lieu d'ici au 10 janvier 2017, avant la quatrième année du mandat de Nicolas Maduro, et être couronné de succès.

Une éventuelle révocation du chef de l'État après cette date, selon le calendrier décidé par le CNE, n'entraînera que son remplacement par son vice-président, qui est du même parti, jusqu'à la fin de son mandat en 2019.

Quelque 80 % de Vénézuéliens exigent un changement de gouvernement, selon l'institut Datanalisis, et les analystes préviennent du risque d'explosion sociale alors que le pays a sombré économiquement.