Quelque 600 soldats et sauveteurs, aidés de chiens, cherchaient lundi de nouveaux corps dans le centre-est du Mexique, où les glissements de terrain provoqués par la tempête tropicale Earl ont déjà fait au moins 45 morts et des centaines de réfugiés.

La zone la plus affectée se situait dans les montagnes au nord de l'État de Puebla où plusieurs glissements de terrain étaient visibles sur les routes.

«Notre maison a été complètement emportée», racontait à l'AFP Claudio Cruz, un maçon de Xaltepec venu trouver refuge avec sa femme à Huauchinango, à environ 200 kilomètres de Mexico.

Dans la nuit de samedi, durant la tempête, «la lumière s'est éteinte», raconte cet homme de 32 ans avant qu'un torrent de boue ne déferle sur la commune et n'ensevelisse plusieurs maisons. «En dessous, ils demandaient de l'aide mais nous ne pouvions pas bouger».

Le bilan dans cette zone a été revu à la hausse au cours de la journée. On y dénombre au moins 32 morts - dont au moins 15 mineurs - et environ 500 familles ont dû être évacuées, ont indiqué les autorités locales.

Une autre réfugiée, Florencia Hinojosa, racontait avoir fui sa maison de la périphérie de Huauchinango, avec ses deux filles de 11 et 16 ans, alors que «la boue déferlait dans le ravin juste à côté».

Environ 600 policiers, soldats, pompiers et sauveteurs, dont des équipes cynophiles, inspectaient le secteur dans la matinée à la recherche de disparus.

«Il s'agit de la plus grande précipitation jamais enregistrée dans le secteur avec 265,5 millimètres d'eau tombés en 24 heures, soit l'équivalent de la quasi totalité des précipitations normalement constatée en un mois», a indiqué le secrétaire général du gouvernement de Puebla, Diodoro Carrasco.

La tempête Javier approche 

Les pluies torrentielles ont également provoqué des effondrements de routes de l'État de Puebla, ainsi que de deux ponts, et des coupures d'électricité dans plusieurs communautés, ont précisé les autorités.

Earl avait été classé mercredi après-midi ouragan de catégorie 1, sur une échelle de 5, mais avait perdu de sa vigueur après avoir atteint les côtes de Belize et avait été rétrogradé au rang de tempête tropicale.

Cette tempête a également touché l'État voisin de Veracruz, où les autorités ont jusqu'à présent dénombré 12 morts. Un chauffeur de taxi a notamment été emporté avec son véhicule par la rivière en crue.

Dans cet État, plus de 11 000 personnes ont été affectées et plus de 2000 maisons endommagées. Plusieurs localités demeuraient lundi privées de communication.

Sur la côte Pacifique du Mexique, la tempête tropicale Javier continuait sa progression vers la Basse Californie, et se situait à environ 160 kilomètres de la station balnéaire de Cabo San Lucas. Elle se déplaçait lundi matin à une vitesse de 20km/h, avec des vents compris entre 85 et 100 km/h.

Les autorités de cet État ont fermé les ports et ouverts 18 abris. «Nous sommes prêts à accueillir près de 6000 personnes», a assuré le directeur local de la protection civile, Marco Antonio Vazquez.

Selon le centre américain de prévisions des ouragans (NHC) basé à Miami, cette tempête devrait s'affaiblir au cours des prochains jours en touchant les côtes mexicaines pour se transformer en dépression tropicale en milieu de semaine.

En septembre 2014, la zone touristique de Los Cabos, où se trouve Cabo San Lucas, avait été durement éprouvée par le passage de l'ouragan Odile qui avait fait 6 morts.

En septembre 2013, l'arrivée quasi simultanée des ouragans Ingrid et Manuel avait fait 157 morts dans l'État de Guerrero.