Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a achevé mercredi une visite à Cuba au cours de laquelle il a été reçu par le président Raul Castro, allongeant la liste des nombreux responsables européens à avoir visité l'île ces derniers mois.

Cette visite de trois jours a été l'occasion pour le ministre de rappeler que la Belgique a été l'un des rares pays à n'avoir jamais cessé de collaborer avec l'île des Caraïbes.

Depuis, le contexte est plus favorable pour dialoguer ouvertement avec l'île: Cuba et les États-Unis ont annoncé leur rapprochement fin 2014, La Havane a signé une restructuration de sa dette avec le Club de Paris en décembre dernier ainsi qu'un accord de dialogue politique avec l'Union européenne en mars.

Au cours de son séjour, M. Reynders a indiqué avoir été reçu pendant trois heures et demie par Raul Castro, puis par plusieurs ministres, pour explorer et renforcer la coopération politique, commerciale, culturelle et académique entre les deux pays.

«J'espère que nous allons pouvoir, au cours de ces prochaines années, travailler à un certain nombre d'ouvertures de Cuba sur le monde et du monde sur Cuba et à l'ouverture de l'économie cubaine à l'investissement local et étranger privé», a déclaré mercredi le ministre devant la presse.

Dans le cadre de la restructuration de la dette cubaine par le Club de Paris, le ministre a signé un accord portant sur le volet belge du passif cubain.

Celui-ci prévoit que Cuba remboursera 76 millions d'euros de dette commerciale et 3 millions d'emprunts d'État sur une période de 18 ans, Bruxelles faisant cadeau à La Havane de 240 millions d'euros d'arriérés (intérêts de retard), a précisé mercredi le ministre.

À la faveur de la normalisation engagée par Cuba avec les États-Unis et l'Union européenne, de nombreux pays européens multiplient les initiatives diplomatiques pour tenter de bénéficier de l'ouverture progressive de l'économie engagée par Raul Castro.

En 2015, le commerce entre La Havane et Bruxelles s'est élevé à quelque 116 millions euros (68 M EUR d'exportations belges et 48 cubaines), selon des données de l'ambassade de Belgique à La Havane.

Pour tenter de donner un nouvel élan à ces échanges, M. Reynders a annoncé que plusieurs accords étaient en négociation, notamment sur la protection de l'investissement, thème clé dans un pays qui commence à s'ouvrir à l'investissement étranger, et sur la prévention de la double imposition.