Un procureur fédéral argentin a demandé une enquête sur l'ancienne présidente Cristina Kirchner dans le cadre d'une affaire de blanchiment d'argent, a affirmé samedi la presse locale citant des sources judiciaires.

Le procureur Guillermo Marijuan appuie sa demande sur des informations fournies vendredi par un témoin s'exprimant sous le couvert du secret de l'instruction, selon ces sources.

Ce témoin aurait cité Cristina Kirchner qui fut présidente de 2007 à 2015 et son époux décédé Nestor (président du 2003 à 2007) comme parties prenantes aux opérations de blanchiment qui font l'objet de l'enquête, selon la presse.

Le procureur a également demandé une enquête sur l'ancien ministre de la Planification sous la présidence Kirchner, Julio De Vido, ainsi que sur le financier argentin Ernesto Clarens et d'autres personnes.

Mercredi prochain, Mme Kirchner est convoquée par un juge dans le cadre d'une autre affaire, relative à une vente spéculative de devises de la Banque centrale dans les derniers mois de sa présidence.

Mardi, la justice argentine a fait arrêter l'homme d'affaires Lazaro Baez, soupçonné de blanchiment d'argent sous les présidences du couple Kirchner (2003-2015) pendant lesquelles ses entreprises ont prospéré, et qui est également visé par les « Panama Papers ».

M. Baez est accusé de détournements de fonds vers des comptes en Suisse pendant les douze années de présidence du couple Nestor et Cristina Kirchner, dont il est un ami et grâce à qui il aurait bénéficié de nombreux marchés publics ou de privilèges de la part de l'État.

Plusieurs piliers du pouvoir Kirchner sont actuellement dans le collimateur de la justice argentine, comme l'ancien ministre des Transports (2003-2009) Ricardo Jaime, soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin lors de l'achat de trains d'occasion venant d'Espagne et du Portugal, et qui a été emprisonné.

D'autre part, le procureur Federico Delgado a demandé jeudi l'ouverture d'une enquête de l'administration fiscale visant l'actuel président Mauricio Macri, dont le nom apparaît dans les registres de sociétés offshore dans le cadre du scandale des « Panama papers ». Aucune n'apparaissait dans sa déclaration de patrimoine, qui était obligatoire.

Samedi, le ministère de la Justice a annoncé qu'il ne fournirait « aucune information » sur l'identité des témoins protégés, dont l'anonymat est préservé conformément au secret de l'instruction.