Le président Barack Obama a rencontré mardi pendant un peu plus d'une heure un groupe d'une douzaine d'opposants cubains à l'ambassade des États-Unis à La Havane et a souligné leur «courage», a annoncé la Maison-Blanche.

«Tous les individus autour de cette table ont fait preuve d'un courage extraordinaire», a-t-il déclaré au début de cette rencontre intervenue au dernier jour de sa visite historique sur l'île.

«C'est un sujet autour duquel nous continuons d'avoir de nombreuses divergences avec le gouvernement cubain», a-t-il ajouté.

Une douzaine de dissidents étaient présents, parmi lesquels Berta Soler, chef de file de l'organisation des Dames en Blanc, prix Sakharov 2005, Elizardo Sanchez, de la Commission cubaine des droits de l'homme et réconciliation nationale, et Guillermo Fariñas, prix Sakharov du Parlement européen 2010.

«Il y a des personnes ici qui ont été détenues, certaines par le passé, d'autres très récemment», a commenté Barack Obama, qui avait déjà rencontré quelques-uns de ces opposants aux États-Unis et au Panama, lors du Sommet des Amériques de 2015.

«Le président s'est montré très réceptif et très patient. Il a écouté les diverses opinions des participants», a déclaré à l'AFP Manuel Cuesta Morua, du groupe modéré Arco Progresista, qualifiant d'«excellente» la rencontre.

Barack Obama, selon Manuel Cuesta Morúa, «a dit clairement qu'il continuerait à soutenir ce type de lutte pacifique et a condamné la violence contre la société civile, les arrestations des Dames en Blanc».

Plusieurs dizaines de militantes du mouvement dissident des Dames en Blanc, accompagnées de quelques sympathisants, ont été arrêtées dimanche à l'issue de leur procession dominicale à La Havane, quelques heures à peine avant l'arrivée du président américain.

Berta Soler s'est montrée critique lors de la rencontre à l'égard des concessions du président américain au gouvernement castriste.

«Nous avons tous été très honnêtes (...) , certains d'entre nous ont exprimé leur désaccord avec la manière dont se déroulent les relations entre les deux pays. Il a été très réceptif et nous a écoutés avec beaucoup d'attention», a-t-elle déclaré à l'AFP.

Lundi, le président cubain Raul Castro a vivement réagi aux questions de journalistes sur les prisonniers politiques à Cuba, mettant notamment l'un d'entre eux au défi «de lui fournir une liste» pour qu'il puisse les libérer.

«Une partie de notre politique à l'égard de Cuba fait que nous ne pouvons pas nous réunir uniquement avec le président Castro ou avoir seulement des relations de gouvernement à gouvernement. Nous devons pouvoir écouter directement le peuple cubain et nous assurer qu'il ait une voix», a ajouté Barack Obama.

Une cinquantaine de personnes étaient présentes devant l'ambassade, parmi lesquels Daniel Llorente, muni d'un drapeau des États-Unis et vêtu d'un tee-shirt aux couleurs de Cuba. «C'est une bonne chose qu'il écoute les dissidents», a-t-il déclaré à l'AFP.