La Cour suprême de justice du Panama a annoncé lundi avoir ouvert une nouvelle procédure à l'encontre de l'ex-président Ricardo Martinelli (2009-2014), cette fois pour espionnage, alors qu'il est déjà au coeur d'une enquête pour corruption et détournement de fonds.

La Cour «a admis l'ouverture d'une cause pénale contre l'ex-président Ricardo Martinelli Berrocal pour les délits présumés d'inviolabilité du secret et droit à l'intimité, enrichissement illégal, abus d'autorité et contre la sécurité informatique et association illicite», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

L'ancien président libéral est accusé d'avoir intercepté les communications de quelque 150 personnes, dont des hommes d'affaires, des journalistes, des responsables de la société civile et des membres de l'opposition.

«Je suis un persécuté politique et je ne serai pas le dernier», a réagi Martinelli sur son compte Twitter, où il est très actif.

L'ex-dirigeant s'est appuyé sur la Constitution panaméenne, «très claire» selon lui, où «il n'y a pas de loi» sur les écoutes téléphoniques permettant de justifier ces poursuites.

Dans cette affaire, l'ancien directeur de la police, Gustavo Pérez, et l'ex-chef de la sécurité de l'État, Alejandro Garuz, sont incarcérés depuis janvier et doivent comparaître en justice en août.

Les opposants à Martinelli l'ont toujours accusé, durant son mandat, d'instaurer une «dictature civile» à l'encontre de ses adversaires politiques.

L'ex-président, richissime homme d'affaires de 63 ans qui a quitté le Panama en janvier, fait l'objet d'une autre enquête de la Cour suprême, qui le soupçonne d'être impliqué dans la surfacturation d'un contrat de 45 millions de dollars d'achat d'aliments pour des écoles, dans le cadre du Plan d'action national (PAN) de lutte contre la pauvreté.

Plusieurs de ses anciens ministres et proches sont déjà incarcérés pour leur implication présumée dans des affaires de détournement de fonds et de corruption.