Le président colombien Juan Manuel Santos s'est dit samedi prêt à accélérer les négociations de paix avec les FARC, après que huit rebelles ont été tués lors d'une opération militaire selon l'armée.

«Nous devons prendre des décisions pour arrêter cette guerre le plus tôt possible et je suis prêt à accélérer les négociations pour obtenir ce cessez-le-feu bilatéral et définitif au plus vite», a déclaré le président de centre droit lors d'une cérémonie de remise de logements à Bogota.

Cette déclaration est intervenue alors que l'armée, confirmant des informations de médias locaux, a indiqué dans un communiqué que huit «membres du quatrième front des FARC» étaient morts et deux autres blessés samedi lors d'une opération menée par l'armée de terre, l'armée de l'air et la police dans un hameau de la ville de Segovia, dans le département d'Antioquia (nord-ouest).

Des armes et du matériel informatique ont été saisis, ajoute le communiqué.

Il s'agit de la deuxième opération contre les FARC annoncée officiellement depuis jeudi dernier, où 26 guérilleros sont morts dans des bombardements contre un campement de la rébellion, poussant cette dernière à suspendre son cessez-le-feu.

«Je sais que cela crée des contradictions, mais c'est la manière la plus sûre et efficace d'arriver à la paix», a assuré le président, en défendant l'obligation, selon lui, du gouvernement de continuer à combattre la guérilla tout en négociant la paix avec elle, dans des pourparlers qui se déroulent à La Havane depuis 2012.

«Nous avons des généraux dans un groupe technique négociant les détails et conditions de ce cessez-le-feu bilatéral et définitif. Et c'est ce que nous devons faire: accélérer les négociations pour arrêter la guerre», a affirmé M. Santos.

La guérilla des FARC a suspendu vendredi sa trêve instaurée il y a six mois, critiquant «l'incohérence du gouvernement Santos» après les bombardements de l'armée, jeudi, contre un campement de la rébellion dans le sud-ouest du pays, qui ont coûté la vie à au moins 26 guérilleros - l'un des pires revers essuyés par la formation marxiste depuis le lancement des pourparlers de paix.

La principale rébellion colombienne, qui compte encore près de 8000 combattants repliés dans les zones rurales, a toutefois appelé à «la poursuite du dialogue», insistant pour un «cessez-le-feu bilatéral».

Le raid mené jeudi est survenu un peu plus d'un mois après la levée, mi-avril, par le chef de l'État d'un moratoire sur les bombardements contre les rebelles: le président Santos reprochait alors aux FARC d'avoir violé cette trêve avec une embuscade qui avait coûté la vie à onze militaires.

Le gouvernement exclut tout armistice avant la signature d'un accord définitif pour mettre fin à ce conflit de plus d'un demi-siècle, qui a fait officiellement quelque 220 000 morts.

À La Havane, les pourparlers de paix ont été reportés d'«un commun accord» à lundi, selon une source proche de la délégation des autorités colombiennes.