Un homme est mort vendredi dans des heurts avec la police dans le sud du Pérou, a-t-on appris de sources médicales, quatrième décès depuis le déclenchement il y a deux mois de manifestations contre le projet minier de Tia Maria.

«Le manifestant, âgé de 55 ans, a été amené sans vie au poste de santé», a déclaré à la radio RPP le médecin Walter Vera, directeur du centre médical de la province d'Islay.

Selon des témoins, la victime est décédée après avoir reçu une balle dans la poitrine, une information non confirmée par les autorités locales.

Les manifestations de vendredi ont également fait sept blessés, quatre manifestants et trois policiers alors qu'un groupe de protestataires tentait de prendre d'assaut la station de police de la ville de Cocachacra, où se concentre l'opposition au projet de mine de cuivre mené par Southern Perú, filiale de la compagnie mexicaine Southern Copper.

La compagnie minière a appelé au calme la semaine dernière, proposant une «pause» de deux mois pour dissiper les doutes existants sur le projet de Tia Maria, rejeté par la population de la région d'Islay, qui observe une grève générale depuis le 23 mars et où les manifestations se sont multipliées.

Depuis son lancement en 2009, les habitants s'opposent à Tia Maria, un projet de 1,4 milliard de dollars, estimant qu'il nuira à l'agriculture locale et à l'environnement.

Le patronat du secteur minier péruvien s'est dit favorable à la suspension du vaste projet Tia Maria et l'Église a proposé sa médiation.

À la suite d'incidents violents lors des récentes manifestations, un millier de soldats ont été déployés dans la province où se trouve le chantier, afin de contrôler la situation.

Le Pérou, qui possède d'importantes richesses naturelles dans son sous-sol, est le deuxième producteur de cuivre et le cinquième producteur d'or de la planète. Son secteur minier est considéré comme l'un des plus dynamiques et comme le pilier de son économie.

Depuis plusieurs mois toutefois, les conflits sociaux autour de projets miniers et pétroliers s'intensifient dans le pays, provoquant l'inquiétude de la classe politique et des secteurs industriels qui craignent pour les investissements dans ce secteur-clé de l'économie du pays.