Le Venezuela s'est offert une pleine page dans l'édition de mardi du New York Times pour assurer dans une «lettre au peuple des États-Unis» qu'il ne représente aucune «menace» et demander la levée des sanctions prises par Barack Obama.

Dans cette lettre adressée à «nos frères et soeurs américains», le ministère vénézuélien des Affaires étrangères explique que «le Venezuela n'est pas une menace» pour les États-Unis.

Le pays sud-américain dirigé par Nicolas Maduro croit «à la paix, la souveraineté nationale et au droit international», explique encore le ministère.

Puis, Caracas adopte un ton plus ferme en évoquant le décret signé la semaine dernière par le président américain qui prévoit des sanctions contre de hauts responsables vénézuéliens. Le Venezuela, expliquait Barack Obama, représente une «menace inhabituelle et extraordinaire contre la sécurité nationale» des États-Unis.

En réaction, Caracas a rappelé son chargé d'affaires à Washington.

«Jamais dans l'histoire de nos nations, un président des États-Unis n'avait essayé de gouverner les Vénézuéliens par décret», s'échauffe la diplomatie vénézuélienne dans sa lettre, répertoriée comme «publicité» par le New York Times.

«Cet ordre est tyrannique et impérial et nous renvoie aux heures les plus sombres de la relation entre les États-Unis et l'Amérique latine et les Caraïbes», assure-t-elle.

Et Caracas de réclamer de M. Obama qu'il annule le décret imposant les sanctions et que le gouvernement américain «cesse immédiatement ses actes hostiles».

Depuis l'accession au pouvoir au Venezuela en 1999 de Hugo Chavez, critique farouche de «l'impérialisme» américain, décédé en 2013, Washington et Caracas entretiennent des relations exécrables.

Nicolas Maduro a annoncé le mois dernier la mise en place de visas pour les Américains voulant se rendre au Venezuela, comme le pratiquent les États-Unis, ordonnant par ailleurs une réduction drastique du personnel diplomatique américain à Caracas. Les deux pays ne disposent plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010.