L'incendie dans la région du port chilien de Valparaiso n'est toujours pas maîtrisé au bout de deux jours, même si son intensité a considérablement baissé, ont indiqué dimanche les autorités.

«Ces dernières heures, l'activité a diminué, mais l'incendie n'est pas maîtrisé», a déclaré un porte-parole de l'office national des urgences (Onemi).

Dans la nuit de samedi à dimanche, la progression des flammes a été très limitée, contrairement à la veille, où elles ont menacé des zones habitées.

La ville touristique, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, et sa région sont toujours placées en état d'urgence.

Dans la nuit, le gouvernement a indiqué que les pompiers avaient maîtrisé quatre des six foyers les plus actifs.

Le feu a brûlé 560 hectares de forêts provoquant la mort par crise cardiaque d'une femme de 67 ans à l'hôpital. Seule une maison a été touchée par le feu.

Au total, 32 personnes ont été blessées dont 19 pompiers.

L'incendie a commencé vendredi soir, apparemment dans une décharge d'ordures dans la partie haute de Valparaiso.

L'incendie a commencé au même endroit qu'un autre sinistre qui l'an dernier en avril avait causé la mort de 15 personnes et détruit 3000 maisons à Valparaiso, une ville escarpée de 260 000 habitants, à 120 km à l'ouest de la capitale Santiago.

En cette période de fin d'été austral, avec des températures élevées, les ordures «se transforment en combustible» a déclaré à l'AFP l'intendant (gouverneur) de Valparaiso, Ricardo Bravo.

Le maire de la ville met aussi l'accent sur l'appauvrissement de Valparaiso, la «perle du Pacifique» mise en valeur par le poète Pablo Neruda et le photographe Sergio Larrain.

«À la fin du XXe siècle, Valparaiso ne connaissait pas ce genre de tragédies. Les incendies étaient maîtrisés à l'aide d'avions qui avaient une capacité de 9000 litres (d'eau)», a déclaré le maire Jorge Castro à Radio Cooperativa. «Désormais, les pompiers n'ont plus d'appui aérien pour leur permettre d'arrêter une tragédie comme celle-ci».

Vitrine touristique du Chili, Valparaiso affiche aussi un taux de pauvreté qui dépasse de deux points la moyenne nationale (14,4%). Faute d'espaces disponibles, les familles investissent des zones à risques sur les hauteurs.

Après la tragédie de 2014, les autorités ont annoncé un plan pour la ville qui est toujours en construction.

PHOTO Vladimir Rodas, AFP

Un cowboy chilien près des feux.

Photo Pablo Sanhueza, Reuters

À Valparaiso, le calme était interrompu fréquemment par le survol des avions et hélicoptères participant à la lutte contre l'incendie.