La Cour constitutionnelle d'Équateur a ouvert vendredi la voie à la réélection indéfinie du président socialiste Rafael Correa, au pouvoir depuis 2007, en autorisant le Parlement à modifier la Constitution.

Grâce à ce feu vert, le Parlement, où le parti du président a la majorité, pourra approuver 16 amendements, dont la réélection indéfinie pour tous les postes ayant fait l'objet d'une élection populaire.

Ces initiatives pourront être approuvées «sous forme d'amendements constitutionnels» votés par les parlementaires, selon une décision de la Cour constitutionnelle dévoilée à Guayaquil (sud-ouest) et qui n'est pas susceptible d'appel.

«Nous sommes très satisfaits de cette décision», a réagi auprès de l'AFP la députée socialiste Soledad Buendia.

L'annonce ouvre la voie à une candidature de Rafael Correa en 2017, à un nouveau mandat de quatre ans.

La Cour a accepté que ces amendements soient directement votés par le Parlement, sans avoir besoin d'organiser un référendum comme le réclamait l'opposition.

La Constitution actuelle, promue par Correa et approuvée en 2008 par une consultation populaire, ne permet au président que d'être réélu une fois, qu'il s'agisse ou non de deux mandats consécutifs.

«Il semble» que la Cour «ait profité du jour des morts pour enterrer l'un des piliers de la démocratie équatorienne», a regretté le leader de l'opposition, Guillermo Lasso, sur son compte Twitter.

Après cette décision, le Parlement a désormais un an pour approuver la réélection indéfinie, en deux débats, et un feu vert est d'ores et déjà acquis, compte tenu de la solide majorité législative dont bénéficie le gouvernement.

«Nous allons constituer une commission spéciale à cet effet. Nous espérons que d'ici la fin de l'année nous aurons le texte prêt» pour son approbation en première lecture, a expliqué Soledad Buendia.

Dans sa décision, la Cour constitutionnelle a également approuvé le vote par le Parlement d'amendements déclarant la communication un «service public», autorisant l'armée à soutenir la police dans la sécurité à l'intérieur du pays, et réduisant de 35 à 30 ans l'âge minimum pour être élu président.

L'amendement concernant la communication a été critiqué par des organisations de presse, qui craignent un plus grand contrôle de l'État sur les médias.

Très populaire en Équateur, Rafael Correa, 51 ans, qui avait demandé en avril au Parlement de lancer la procédure pour permettre la réélection indéfinie, n'a pas encore précisé s'il se présenterait à nouveau en 2017.