Des manifestants avaient projeté d'utiliser des explosifs lors d'une «action de guérilla» au moment de la finale de la Coupe du monde de football, selon un rapport de la police brésilienne publié lundi par le quotidien O Globo.

Selon la police, les manifestants arrêtés vendredi dernier étaient organisés selon une «hiérarchie stricte» avec des groupes se consacrant à la préparation des attaques, la confection et la distribution d'engins explosifs, de cocktails Molotov et d'objets pointus destinés à blesser des policiers ou à crever les pneus de leurs véhicules.

L'enquête policière, commencée en septembre de l'année dernière, a comporté l'interception de courriers électroniques et des écoutes téléphoniques.

L'«action de guérilla»était prévue pour la finale de la Coupe du monde à Rio, au Maracanã, le 13 juillet.

Selon l'enquête, l'organisation serait dirigée par Eliza Quadros Pinto Sanzi, alias «Sininho», a rapporté le quotidien.

Pour éviter d'être repérés et arrêtés, les manifestants avaient laissé les explosifs dans des sacs près de l'endroit où était prévue la manifestation et évitaient de les porter sur eux.

Cette stratégie a été révélée par des personnes ayant participé aux manifestations, mais en désaccord avec les actions violentes et les actes de vandalisme, imputés au Black Bloc, des militants qui prônent l'usage de la violence à des fins politiques.

Selon la police, le premier niveau de l'organisation était dirigé par «Sininho». Le deuxième niveau était constitué par un groupe, chargé de déterminer les itinéraires des manifestations, confectionner des explosifs et établir le contact avec les autres organisations. Le troisième niveau, considéré comme la «ligne de front», était composée du Black bloc.

La justice de Rio a ordonné vendredi dernier l'arrestation de 23 personnes accusées d'avoir commis des «actes violents» durant les manifestations contre la Coupe du monde de soccer.

Des manifestants ont réclamé leur libération et dénoncé des violences policières.

Une vague sans précédent de manifestations avait secoué le Brésil pendant la Coupe des Confédérations de 2013 pour protester contre le coût de la Coupe du monde, estimé à quelque 11 milliards de dollars, et réclamer de meilleurs services de transport, de santé et d'éducation.