Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé qu'il allait ordonner aux membres de son gouvernement de rejoindre les rangs des milices citoyennes, dont il compte porter les effectifs à 500 000 d'ici en 2015.

«Lors du prochain Conseil des ministres, je vais ordonner à tous nos ministres - hommes et femmes - de s'incorporer comme miliciens et miliciennes des corps combattants» citoyens, a déclaré M. Maduro mercredi soir dans une intervention télévisée depuis «la caserne de la Montagne», où repose le corps de l'ex-président Hugo Chavez, décédé d'un cancer en mars, à l'ouest de Caracas.

Le président vénézuélien, dauphin d'Hugo Chavez élu en avril, a appelé mercredi la milice à «servir de force dissuasive contre ceux qui entretiennent des rêves fous contre la patrie».

Ces derniers mois, le gouvernement ne cesse de dénoncer l'opposition et de supposés soutiens à l'étranger qui selon lui mènent une véritable «guerre économique» au pays pétrolier, en proie à une inflation record avoisinant les 50 % et à de fréquentes pénuries de biens de première nécessité.

M. Maduro a indiqué qu'il espérait porter les effectifs de ces milices citoyennes à 500 000 d'ici 2015 et à un million d'ici 2019, dans un pays comptant quelque 28 millions d'habitants.

Créé en 2005 par M. Chavez (1999-2013), ce corps est censé apporter un soutien aux forces militaires loyalistes en cas d'agression extérieure ou de tentative de coup d'État.

Le gouvernement la surnomme «peuple en armes», alors que l'opposition la qualifie de «garde prétorienne» du président, accusé comme son prédécesseur de vouloir militariser le pays.