Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré qu'il souhaitait porter de 400 000 à un million les effectifs des milices civiles armées pour «défendre la patrie».

«Nous avons 400 000 miliciens. Nous devons aboutir le plus tôt possible à un million de miliciens (...) pour défendre la patrie (...) et non pour commettre des actes contre la communauté, comme agresser ou kidnapper», a déclaré mardi soir M. Maduro lors d'une cérémonie de désarmement volontaire dans le quartier populaire de Petare, à Caracas.

Ces milices civiles, créées en 2005 par l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013), ont été officiellement rattachées aux forces armées en 2009. Appelées «Peuple en armes» par le gouvernement, elles visent à appuyer l'armée ou à résister à celle-ci en cas de basculement des militaires en faveur d'un coup de force, comme celui qui avait failli coûter son siège à Hugo Chavez en 2002.

Les opposants à ces milices les qualifient plutôt de «garde prétorienne» du président et affirment qu'elles favorisent une militarisation de la société.

Cette annonce survient deux jours après l'arrestation au Venezuela de deux membres supposés d'un groupe impliqué, selon Caracas, dans un projet d'assassinat du président Maduro inspiré par l'ex-président colombien Alvaro Uribe.

Parallèlement au renforcement des effectifs des milices, le gouvernement mène une campagne de désarmement volontaire et a promulgué en juin une loi sur le contrôle des armes qui condamne notamment le port de celles-ci à 20 ans de prison.

Selon le gouvernement, 3400 homicides ont été enregistrés au 1er trimestre 2013, et 16 000 en 2012. Avec un taux d'environ 55,2 meurtres pour 100 000 habitants, le Venezuela affiche un record dans ce domaine en Amérique du Sud. 

Une évaluation officielle remontant à 2009 évoque la présence dans ce pays de 29 millions d'habitants de neuf à 15 millions d'armes, légales et illégales, pour 40 000 ports d'armes officiellement accordés.