La police de Rio de Janeiro s'apprête à investir dimanche à l'aube la favela de Caju, aux mains de narcotrafiquants, premier pas avant la reconquête de la favela de Mare, plus violente, en face de l'aéroport international et des principales autoroutes de la ville.

Le secrétariat à la Sécurité de Rio a confirmé à l'AFP que l'opération se déroulerait à Caju, située dans la zone portuaire et voisine du complexe de Mare, au nord de la ville.

Un total de 1100 policiers seront mobilisés, appuyés par 200 fusiliers marins équipés de blindés. Ils entreront à l'aube dans les ruelles de ces favelas qui comptent environ 20 000 habitants.

Après Caju, le prochain objectif est la dangereuse favela de Mare, contrôlée par des gangs criminels comme le Comando Vermelho (CV) et Terceiro Comando, ainsi que par une milice parapolicière.

Le complexe de Mare est constitué d'une quinzaine de favelas, comptant 75 000 habitants et est longé à gauche et à droite par les deux principales autoroutes qui entrent et sortent de la ville, conduisant notamment à l'aéroport Galeao.

Des membres du bataillon d'élite de la Police militaire, le Bope, resteront sur place durant l'installation des Unités de la police pacificatrice (UPP), un corps créé pour assurer la sécurité de ces quartiers, constitué de jeunes policiers formés pour répondre aux besoins spécifiques de ces communautés.

En 2008, les autorités de Rio ont lancé ces opérations dites de «pacification» afin de reprendre le contrôle de centaines de quartiers pauvres aux mains de trafiquants ou de milices, dans l'intention de freiner la violence dans la ville avant le Mondial de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016.

Jusqu'à présent, 30 UPP ont été installées, comprenant 8000 hommes, qui selon les autorités veillent sur un million de personnes, soit la moitié des Cariocas vivant dans des favelas, pour une population totale d'environ six millions. D'ici 2014, les autorités espèrent mettre en place un total de 40 UPP.

Plusieurs des favelas déjà investies, comme la Rocinha - la plus importante du pays - se trouvent dans la zone sud de la ville, la partie la plus riche et touristique.

Le nombre des homicides dans l'État de Rio a continué à baisser au premier semestre en 2012, avec un taux de 10,9 pour 100 000 habitants, alors que le taux moyen du Brésil est de 26 pour 100 000 habitants, ce qui le place au sixième rang mondial dans ce domaine, selon la Sécurité publique. En 2009, ce taux avait atteint 36,2 pour 100 000 habitants à Rio.